Dernier Grand Prix
Le cinquième et ultime Grand Prix de la saison s'annonce sous des couleurs plus soutenues : une douzaine de nœuds vendredi de secteur Ouest mais 20 à 25 nœuds pour le week-end de secteur Nord à Nord Ouest. Des conditions météo que les deux Gitana affectionnent.

Trente manches courues depuis le premier Grand Prix 2005 à Calvi dont vingt-cinq régates lancées par moins de 10 nœuds de vent, parfois même moins de cinq nœuds…
Le Championnat des Multicoques a donc été caractérisé par le petit temps et ce dernier Grand Prix à Lorient devrait enfin changer la donne pour les six trimarans en lice : la brise sera au rendez-vous, et il faut s'attendre à des manches extrêmement disputées sur un plan d'eau très technique entre le continent et l'île de Groix. Une situation qui va mieux convenir au Gitana Team car Gitana X est plutôt typé pour la brise et Gitana 11 plus à l'aise quand le vent dépasse les dix nœuds. Les deux équipages ont pu se mettre en jambe depuis lundi avec des conditions météo plutôt molles mais ce jeudi, le vent est monté à plus de 12 nœuds et les six trimarans ont pu s'exprimer pleinement. Avec huit parcours banane et un côtier (samedi : un ou deux tours de l'île de Groix), le programme est chargé et les équipages auront fort à faire pour tenir le rythme pendant plus de six heures sur l'eau avec plus de vingt nœuds dans les voiles !

Daniel Souben, régleur sur Gitana 11, donne son point de vue sur le Grand Prix et les trimarans en lice à Lorient. 

« Le circuit Orma a permis d'élever le niveau des bateaux et des équipages : tout le monde a désormais beaucoup plus en main les machines, appréhende moins la vitesse. Il y a quinze ans, à vingt nœuds, on serrait les fesses. Aujourd'hui, à trente nœuds, on reste encore zen. Les bateaux sont devenus plus performants, les équipages réduits ou non les maîtrisent beaucoup mieux et les trimarans sont nettement plus sûrs en terme de qualité marine. Les Grand Prix ont apporté énormément : les bateaux ont gagné en évolutivité, en rapidité de manœuvres et sont beaucoup moins stressants au large… Lors de Québec-Saint Malo en 2000 sur Fujicolor II, il fallait tout le temps être sur le qui-vive et quatre ans après sur Groupama, la sérénité était de mise ! Sans les Grand Prix, les trimarans n'auraient pas évolué aussi vite car on les pousse jamais très loin de leur maximum, tout le temps. Même si le risque de chavirage existe toujours, on constate que depuis la Route du Rhum 2000, les bateaux ont acquis une fiabilité étonnante… en allant encore plus vite !
Groupama-2 n'a rien révolutionné mais a tout amélioré : il a une stabilité de route impressionnante, en longitudinal comme en latéral. Quand une risée arrive, il la transforme tout de suite en vitesse et il a une capacité à accélérer et à faire du cap supérieure aux autres trimarans. C'est aussi un bateau qui est plus léger que les autres et l'équipage, sans être meilleur, est excellent et surtout particulièrement soudé et complémentaire. Le travail en amont de conception, la construction très optimisée, l'équipage super préparé, voilà les trois atouts majeurs de Groupama-2. Et s'il domine largement les débats cette saison, il tire aussi le reste de la flotte vers le haut. On voit que quand le vent se lève, Gitana 11 arrive à l'accrocher, que Foncia avec un équipage totalement remodelé est de plus en plus inquiétant, que Banque Populaire est toujours très proche en potentiel, que Géant a énormément gagné en performances surtout dans le petit temps. Si Groupama-2 a un cran d'avance aujourd'hui, cela devient de moins en moins marquant au fil des Grand Prix. 
Mais sur Gitana 11, même si dans l'ensemble nous manoeuvrons bien, nous commettons encore quelques ratés et ça coûte très cher vu la vitesse des bateaux : il faut encore travailler !  Un virement de bord mal enchaîné, c'est plus de 300 mètres perdus… C'est bien aussi d'avoir un équipage qui ne change pas d'un rendez-vous à l'autre parce que chaque équipier nouveau, quelque soit son niveau, doit se familiariser et tout va très vite sur les trimarans. Depuis le Grand Prix de Calvi, nous avons encore progressé même si la Corse avec Marseille, est pour l'instant le meilleur résultat de la saison de Gitana 11. Les courses sont de plus en plus serrées, surtout entre les quatre : Géant, Foncia, Banque Populaire, Gitana 11. A Fécamp pour la dernière manche, nous n'avions que quatre points de retard sur Armel Le Cléac'h, un sur Pascal Bidégorry et nous étions à égalité de points avec Michel Desjoyeaux ! Nous étions donc quatre à jouer la seconde place sur l'ultime manche…
Certes la saison est plutôt typée petit temps depuis la Corse et il faut espérer un peu plus de brise à Lorient. Ce ne sera pas pour autant plus facile mais ce sera plus dans le créneau du bateau. Il ne faudra donc pas oublier les fondamentaux : rester concentrés et ne pas oublier que les autres trimarans ont aussi progressé dans la brise. Si les conditions sont celles qu'affectionne Gitana 11 et que nous ne faisons pas de résultat, il faudra s'interroger !
Je reste aussi très respectueux de l'équipage de Gitana X qui n'a pas le même potentiel : c'est très dur de savoir que quelque soit les conditions, il sera très difficile de tenir le rythme. Ils font de très jolis choses sur l'eau : sur les départs, ils sont incisifs, côté manœuvres il font ça très proprement et au niveau tactique, ils sont judicieusement opportunistes pour profiter de la moindre faille pour se glisser devant, comme à Fécamp. Sur un bateau plus difficile à mener que les autres, ils font vraiment de très belles courses. »

Gitana X

Thierry Duprey du Vorsent (skipper-barreur)
Erwan Le Roux (tacticien)
Mayeul Riffet (piano-navigateur)
Jochen Krauth (régleur)
Mathieu Tatibouët (régleur GV)
Yann Le Govic (régleur GV)
Caroline Vieille (régleur)
Arnaud de Boringer (wincheur)
Xavier Dagault (wincheur)
Antoine Carpentier (n°2)
Léopold Lucet (n°1)

Gitana 11

Frédéric Le Peutrec (skipper)
Baron Benjamin de Rothschild (performer-navigateur)
Yann Guichard (tacticien)
Fred Guilmin (régleur)
Daniel Souben (régleur)
Jean-Baptiste Epron (régleur GV)
Alexandre Quiblier (wincheur)
Loïc Le Mignon (wincheur)
Antoine Mermod (piano)
François Denis (n°2)
Christophe Lassègue (n°1)

Classement provisoire du Championnat des Multicoques Orma:

Après l'IB Group Challenge (coefficient 3), le Grand Prix de Corse (coefficient 1), la Giraglia Rolex Cup (coefficient 0,5), le Grand Prix de Marseille Métropole (coefficient 1), le Grand Prix de Galice (coefficient 1) et le Grand Prix du Port de Fécamp (coefficient 1) :

1- Pascal Bidégorry (Banque Populaire) 14 points (0+3+2+4+2+3)
2- Franck Cammas (Groupama-2) 21 points (21+0+0+0+0+0)
3- Michel Desjoyeaux (Géant) 22,5 points (6+4+1,5+3+3+5)
4- Frédéric Le Peutrec (Gitana 11) 24,5 points (9+2+3,5+2+4+4)
5- Armel Le Cléac'h (Foncia) 32 points (12+7+1+5+5+2)
6- Thierry Duprey du Vorsent (Gitana X) 41,5 points (15+5+2,5+7+6+6)
7- Giovanni Soldini (TIM-Progetto Italia) 100 points (51+6+3+6+17+17)
8ex- Thomas Coville (Sodebo) 130 points (51+18+9+18+17+17)
8ex- Yvan Bourgnon (Brossard) 130 points (51+18+9+18+17+17)

Les contenus figurant sur ce site sont protégés par le droit d'auteur.
Toute reproduction et représentation sont strictements interdites.

Pour plus d'informations, consultez la rubrique mentions légales.
Saisissez au moins 4 caractères...