Match-racing océanique
Charles Caudrelier n’avait pas de doute lors de sa visio-conférence : « À terre vous devez bien apprécier le match ! » Effectivement, le mano a mano que nous proposent les équipages du Maxi Edmond de Rothschild et de Banque Populaire procure un plaisir non dissimulé tant l’issue est incertaine et la régate passionnante à suivre. Chacun est bien décidé à franchir la ligne d’arrivée sans le moindre regret et les marins livrent toutes leurs forces dans la bataille de virements qui ponctue les derniers milles vers l’arrivée.
« On a choisi une option Nord hier, car la route le long du Portugal nous paraissait trop musclée et pas réaliste, alors que Banque Populaire a choisi une option Est. cela nous a éloigné mais c’est une option que l’on voulait prendre de toute façon. On n’ a pas changé notre plan. Lui, visiblement avait une autre idée en tête. Il est en train de revenir vers le Nord et on va peut-être re-converger dans la journée qui arrive. » Franck Cammas voyait juste ! Hier en fin de journée après plus de 48 heures d’une grande intensité à naviguer à vue, les routes des deux géants s’étaient séparées. Mais cet éloignement fut de courte durée.« C’est un peu notre pire ennemi en ce moment même si nous avons beaucoup d’amis à bord de Banque Populaire », s’amusait Charles Caudrelier avant d’ajouter : « Notre option au Nord n’a pas été aussi heureuse qu’attendue mais c’est à nouveau très proche et la régate est relancée ! Ils naviguent très bien et ils nous obligent à nous surpasser. Nous sommes ravis de cette régate très instructive. »
Intensité et fatigue
Après cinq jours de régate intense, la fatigue commence à se faire sentir chez les marins d’autant que les conditions de navigation de fin de course se montrent exigeantes pour les hommes. Intérrogé par Yann Riou au petit matin, Franck Cammas revenait sur la nuit de quart qui s’achevait : « Il y a pas mal de nuages, d’instabilité dans l’air donc difficile de régler le bateau, difficile d’aller aussi vite que ce que les routages prévoient. Il faut être dessus tout le temps, même si en équipage on arrive à gérer plus facilement qu’en solitaire ou en double. Il n’y a pas de lune en ce moment et on ne voit pas grand-chose, donc parfois la nuit il vaut mieux faire marcher le pilote qui, lui, n’a pas besoin de vision comme il a ses capteurs, ça marche mieux. » Quelques heures plus tard, en fin de matinée, c’était au tour de Charles Caudrelier d’abonder dans ce sens : « Nous avons passé la nuit à tirer des bords dans 18-20 nœuds de vent et une mer formée. Les conditions sont très variables, c’est animé et cela demande de la concentration pendant les quarts. »
Arrivée à Concarneau demain, jeudi, dans la soirée
« Dans les 24h à venir on va continuer à tirer des bords au près, avec un vent moyen autour de 18 nœuds, on va contourner et s’approcher de l’anticyclone qui est à notre gauche et à notre Nord avant de faire un bord direct vers la Bretagne en espérant que le vent tourne au Nord comme prévu. Le match s’annonce serré jusqu’au bout ! » glissait Franck Cammas. Nous l’aurons compris, à moins de 600 milles du but, rien n’est encore acquis. Une chose semble pourtant se confirmer : Le Maxi Edmond de Rothschild et Banque Populaire XI seront de retour en baie de la Forêt, où sera jugée l’arrivée de la première édition de la Finistère Atlantique - Challenge Action Enfance, demain jeudi 7 juillet dans la soirée. Pour ce qui est d’avancer une heure plus précise, il faudra encore un peu patienter…
Classement au pointage de 17h
1.
Maxi Edmond de Rothschild
à 584,5 milles de l'arrivée
2. Banque Populaire XI à 3,5 milles du leader
3. Sodebo Ultim 3 à 160 milles du leader
4. Actual Leader à 251,8 milles leader
La Finistère Atlantique – Challenge Action Enfance
Parcours de 3 163 milles sur l’Atlantique Nord
Concarneau, Les Glénan, Madère, Lanzarote (Canaries), Santa Maria (Açores), Concarneau
Équipage du Maxi Edmond de Rothschild
Charles Caudrelier, skipper
Franck Cammas, barreur navigateur
Morgan Lagravière, barreur régleur
David Boileau, régleur N°1
Erwan Israël, barreur régleur
Yann Riou, équipier média barreur