Ballet d’empannages au large de la péninsule ibérique
La flotte de la Transat Jacques Vabre entre déjà dans son quatrième jour de mer ce mercredi. Après un début de course marqué par le petit temps et une progression très lente dans le golfe de Gascogne, le Maxi Edmond de Rothschild et ses concurrents Ultimes ont enfin accéléré, laissant le cap Finisterre dans leurs sillages hier, en toute fin de journée. Franck Cammas et Charles Caudrelier ont repris les rênes de la Transat peu après ce passage, en dépassant Sodebo en vitesse pure, et glissent ce midi entre 25 et 30 nœuds par le travers du cap St Vincent, au Portugal. Avec leur cellule météo, composée de Erwan Israël, Stan Honey et Chris Bedford, les skippers du Gitana Team réalisent une très belle trajectoire et une belle entrée en matière dans cette édition 2021 qui s’annonce tout aussi complexe que tactique.
Cargo de nuit 

Le passage du cap Finisterre n’est jamais une formalité et les marins le savent pertinemment. La proximité de la côte espagnole, les conditions météos qui peuvent y être violentes sous l’effet venturi ou encore l’important trafic maritime qui réclame la plus grande vigilance et une veille permanente… tous les ingrédients sont en effet réunis à la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique pour pimenter le début de course.     

Hier, le cap a été fidèle à sa réputation. Après un golfe de Gascogne interminable où le duo du Maxi Edmond de Rothschild a dû traverser une dorsale anticyclonique et composer avec des vents erratiques pour progresser coûte que coûte vers le Sud, il tardait à Charles Caudrelier et Franck Cammas de retrouver plus de pression. Le flux de Nord-Est tant attendu s’est finalement mêlé au jeu hier à la mi-journée, permettant ainsi aux cinq Ultimes engagés d’allonger la foulée et d’exploiter leur machine à la hauteur de leur potentiel.     
Premiers à toucher ce nouveau vent, les marins du Gitana Team et le duo de SVR - Lazartigue abordaient les côtes nord espagnoles en tête. Plus à l’Ouest, Sodebo et Actual profitaient eux d’un meilleur angle pour recoller et se mêler au tiercé gagnant au passage de Finisterre. Débutait alors un ballet d’empannages sur des géants lancés à plus de 30 nœuds de moyenne à la faveur d’un vent de Nord-Est oscillant entre 26 et 29 nœuds. Autant dire que la troisième nuit de mer n’a été que de courte durée pour Franck Cammas et Charles Caudrelier, tout comme pour leurs adversaires. D’autant qu’à bord du Maxi Edmond de Rothschild, notre duo s’est offert une belle frayeur …   

Maxi-sons du large – Charles Caudrelier le mercredi 10 novembre   

« Le bilan de la journée d’hier et de la nuit est plutôt bon car nous avons réussi à reprendre la tête et à faire un peu d’écart mais quand on voit ce qui nous attend devant en termes météo, on sait que ça va être compliqué. Le Maxi Edmond de Rothschild va bien, il est en bon état, les marins aussi. Hier, le long du DST de Finisterre nous avons vécu un petit « revival » du Trophée Jules Verne mais cette fois c’est nous qui avons dépassé Sodebo en passant au vent. La nuit a été active et nous nous sommes fait la frayeur de notre vie avec un cargo. Nous étions en train de préparer une manœuvre et il y a un cargo qui est passé à 30 m de nous. Franck a pris la barre et a abattu en grand et nous avons longé le cargo. Un truc de fou … Pour la suite rien n’est très clair au niveau de la stratégie météo mais l’on sait que le vent va à nouveau faiblir et qu’il faudra faire avec ! »       

Positions du mercredi 10 novembre à 14h 

1. Maxi Edmond de Rothschild (F. Cammas / C. Caudrelier)   
2. Sodebo (T. Coville / T.Rouxel) + 28,7 milles 
3. SVR - Lazartigue (F. Gabart / T. Laperche) + 56,2 milles 
4. Actual (Y. Le Blevec / A. Marchand) + 58,5 milles 
5. Banque Populaire XI (A. Le Cléac’h / K. Escoffier) + 81,6 milles    

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