Situation de blocage dans le golfe de Gascogne
Les Ultimes, tout comme leurs poursuivants des trois autres classes, sont au ralenti… Partie sur les chapeaux de roues, la flotte de la Transat Jacques a été stoppée net dans son envol la nuit dernière. Les vitesses ont drastiquement chuté et les trajectoires ont offert quelques belles originalités ! Dans ces conditions, les navigateurs prennent leur mal en patience, non sans une certaine frustration : « C’est un bon bazar ! Il n’y a pas d’autres mots … » lâchait d’emblée Charles Caudrelier avant de poursuivre : « Depuis le départ, c’est toujours revenu par derrière et même si nous avons bien navigué pour rejoindre Ouessant cela n’a malheureusement pas servi notre cause. Les conditions sont vraiment complexes et aléatoires mais avec Franck on connaît histoire : ça ne sert à rien de s’énerver. Ce n’est que le début… le point positif est que le Maxi Edmond de Rothschild est en parfait état, on a vu qu’il allait vite. Dès qu’il est bord à bord ça se passe bien » concluait le marin.
Pour mieux comprendre ce qui se joue actuellement au large des côtes bretonnes, nous avons interrogé cet après-midi Erwan Israël, l’un des routeurs de Gitana 17, qui se relaye H24 avec Stan Honey et Chris Bedford depuis leur QG lorientais : « Les hautes pressions viennent buter contre la terre et se retrouvent bloquées dans le golfe de Gascogne car les trains de dépressions sont anormalement sud dans l’Atlantique pour cette période. Nous n’avons donc pas d’autres choix que de traverser la dorsale anticyclonique. L’objectif est de passer sous la bordure Est de l’anticyclone pour retrouver du vent plus soutenu et progresser vers Finisterre. Depuis hier, nous avons toujours eu moins de vent qu’annoncé par nos prévisions météos. Ce sont des conditions fatigantes car stressantes pour les marins » ajoutait Erwan, soucieux de la stratégie météorologique tout autant que de l’état de forme des deux skippers du maxi-trimaran aux cinq flèches.
Joint par l’organisation au petit matin, Franck Cammas revenait sur le beau départ d’hier mais aussi sur l’incertitude qui marque les premières heures de course du Maxi Edmond de Rothschild et de la flotte de la Transat Jacques Vabre : "Sur le départ nous avons eu pas mal de vent et de clapot, mais nous avons trouvé le bon timing et la bonne vitesse après. Jusqu’à Barfleur nous avons fait exactement comme nous voulions faire. Il y avait pas mal de virements et de tactique à faire donc beaucoup d’action. Depuis le milieu de la nuit, nous sommes arrêtés face au courant, nous avons même commencé à reculer donc nous avons fait marche arrière. Nous étions avec SVR - Lazartigue et Banque Populaire XI. Nous allons tenter de passer par le nord de Ouessant et là nous essayons de contourner mais nous sommes à nouveau arrêtés. Avec ce fort courant contre nous, nous n’avons pas réussi à réellement progresser. Cette traversée du golfe de Gascogne est incertaine. Nous sommes dans des vents erratiques, nous devons traverser une dorsale et ça n’avance pas. Nous allons essayer de progresser vers le cap Finisterre. Nous avons été très proches de nos concurrents parfois. Nous nous sommes tous croisés ! Nous les observons bien à l’AIS."
Positions du lundi 8 novembre à 18h
1. Banque Populaire XI (A. Le Cléac’h / K. Escoffier)
2. Actual (Y. Le Blevec / A. Marchand) + 7,1 milles
3. Sodebo (T. Coville / T.Rouxel) + 7,9 milles
4. Maxi Edmond de Rothschild (F. Cammas / C. Caudrelier) + 16,7 milles
5. SVR Lazartigue (F. Gabart / T. Laperche) + 19,8 milles