Partira, partira pas ?
Ce lundi, le doute persiste et beaucoup d’incertitudes demeurent. Si toutes les conditions sont réunies pour garantir des bonnes conditions au départ avec la perspective de rallier l’équateur dans des temps très honorables, l’Atlantique Sud reste pour l’heure moins enclin à offrir le contexte idéal pour donner libre cours à une descente sans anicroche en quête des systèmes dépressionnaires des mers australes. La faute à l’anticyclone de Sainte-Hélène qui donne du fil à retordre aux prévisions et laissent planer le risque que d’ici une dizaine de jours les vents favorables échappent aux voiles du Maxi Edmond de Rothschild et le freinent dans sa chasse au record absolu de vitesse autour du monde à la voile. Sur un modèle, ça passe ; sur l’autre, ça coince.
Incertitudes en Atlantique Sud
« Aujourd’hui, tant du côté des modèles américains que des modèles européens, la situation est relativement claire pour le départ, à condition de partir un peu avant le passage d’un front derrière lequel les conditions vont se dégrader avec l’arrivée d’une petite dorsale mobile avec des vents plus légers », explique Marcel van Triest, le 7ème homme du bord qui étudie et analyse la situation météo depuis son QG. Ce fin expert du Trophée Jules Verne reste confiant quant aux chances de l’équipage de débuter sa chevauchée fantastique de la plus belle manière. « Même si ça change un peu d’un modèle à l’autre, en comptant un forfait de 6 heures pour passer le Pot au Noir, tout porte à croire que l’équipage peut rejoindre l’hémisphère sud en 4 jours et 12 heures. Mais c’est ensuite que la situation se complique et se brouille », ajoute-t-il. « Nous sommes face à une situation très instable et évolutive. Le danger de rater le train et se faire écraser entre deux zones de hautes pressions en Atlantique Sud existe. Il est réel, même s’il reste encore la possibilité d’emprunter une route qui passe derrière l’anticyclone. Pour l’instant, dans ce système très progressif, ça circule très, très Sud. »
Départ possible de Lorient demain à la mi-journée
Au regard de la situation, mais néanmoins animés d’une très forte envie de partir et tenter de battre le temps de 40 jours, 23 heures et 30 minutes détenu depuis janvier 2017 par l’équipage de Francis Joyon, Franck Cammas et Charles Caudrelier veulent se donner toutes les chances de s’engouffrer dans cette fenêtre de fin novembre qui reste aujourd’hui entrouverte. Ce soir et demain matin, ils étudieront encore la situation au regard des nouveaux modèles. D’ici là, les six hommes d’équipage se préparent à embarquer dès demain à la mi-journée au départ de la base du team à Lorient. Ils mettront alors le cap sur la ligne imaginaire entre le phare Créac’h sur Ouessant et le cap Lizard qui matérialise, au large de Brest le départ et l’arrivée de cette circumnavigation planétaire qu’ils entendent bien boucler à pleine vitesse à bord de leur bateau volant.
L'équipage du Maxi Edmond de Rothschild
Franck Cammas et Charles Caudrelier, skippers
David Boileau, régleur N°1
Erwan Israël, barreur régleur
Morgan Lagravière, barreur régleur
Yann Riou, régleur médiaman
Marcel van Triest : routeur météo
Yann Eliès : équipier remplaçant
Rappel des codes du stand-by
Pendant la période de stand-by du Maxi Edmond de Rothschild, que l’équipe aux cinq flèches a fixée du 1er novembre aux premiers jours de février 2021, l'annonce des changements de situation et d'un éventuel départ du bateau se fait via un système de codes couleurs dont voici la signification :
Noir : pas de départ possible avant 96h
Rouge : observation d’un départ possible entre 72 et 96h
Orange : observation d’un départ possible entre 48 et 72h
Jaune : départ probable entre 24 et 48h
Vert : départ dans les 24h