4e semaine de course
Sur la quatrième et dernière semaine de course, Marcel Van Triest travaille avec l’équipage afin de viser la meilleure trajectoire pour la remontée de l’Atlantique Nord. Le Pot-au-Noir est de retour devant les étraves et le routeur qui excelle dans sa connaissance de la zone, a une stratégie bien précise. Le Maxi Edmond de Rothschild commence par traverser l’Atlantique Sud, d’est en ouest, faisant cap vers le Brésil… plutôt que vers l’Europe. Les marins visent en réalité un point de passage du « Pot » par le 23e degré Ouest, ce qui est très Est par rapport à un passage « classique » qui se situe plutôt entre le 28e et le 30e. Actual Leader est alors à 350 milles dans le sillage et Macif qui s’est décalé encore beaucoup plus vers le Brésil, pointe à 800 milles. « Ce passage par 23e degrés Ouest nous permet alors d’avoir un très bon angle pour la section entre l’équateur et le Cap Vert », explique le routeur. Le Pot-au-Noir est traversé facilement et la remontée se fait alors sur un seul bord. Gitana 17 progresse à des vitesses de 20 à 25 nœuds « seulement » mais creuse inlassablement son avance. Au passage des Açores, la trajectoire idéale emmène les marins à traverser au cœur de l’archipel, dans l’est de la Terceira. L’objectif est de se placer à l’avant d’un front qui permet enfin à l’équipage d’accélérer vers Brest. Les deux poursuivants réaliseront eux le grand tour de l’anticyclone des Açores, au contact l’un de l’autre, mais dans un système météo totalement différent de celui du leader qui bouclera le parcours avec une avance qui est ce matin de 1 800 milles.
« Ce matin, j'ai enfilé mon ciré pour la première fois depuis Cape Town. C'est aussi la première fois depuis les latitudes sud que l'on navigue dans une dépression, enfin en avant d'un front. On a beaucoup tourné autour des anticyclones ces derniers temps... On a passé les Açores en fin de nuit. Il ne fait pas encore trop froid mais on sent que l'on entre dans l'hiver européen. La mer n'est pas très bonne depuis notre passage des Açores. On ne va pas attaquer, non seulement car on souhaite préserver le bateau mais surtout car nous avons désormais une avance très confortable sur nos poursuivants pour nous permettre cela », déclarait Charles Caudrelier.
« Quand t’arrives à mettre un anticyclone entre toi et tes concurrents après quelques passages à niveau et plusieurs coups d’accordéon c’est pas mal », confiait quant à lui Marcel van Triest à quelques heures de franchir la ligne d’arrivée.
Les chiffres
3 017,4 milles parcourus
Vitesse maximum : 33,5 nœuds
7 jours en tête
Classement du Maxi Edmond de Rothschild, le mardi 3 décembre à 12h
1er / MAXI EDMOND DE ROTHSCHILD (Franck Cammas / Charles Caudrelier / Yann Riou) - Distance au but : 337,3 milles du leader – Vitesse moyennes sur les 24 dernières heures : 30,4 nœuds