Nouveau départ à Rio de Janeiro
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas sur la Brest Atlantiques ! Hier à 20h, suite à leur escale technique à Salvador de Bahia réalisée mardi et après de longues heures arrêtés le long des plages de Porto Seguro, Franck Cammas et Charles Caudrelier accusaient un retard de 466 milles sur le leader. Mais 24 heures plus tard, tout a changé. Ainsi, plus que la première marque officielle de parcours, Rio de Janeiro signe un nouveau départ pour la flotte des géants de 32 mètres. Après dix jours de course, les cartes sont totalement redistribuées et le jeu relancé avant une traversée de l’Atlantique Sud en direction du Cap qui s’annonce complexe. À 16h, le Maxi Edmond de Rothschild avait retrouvé la 2e place du classement à 135 milles du leader, Sodebo Ultim. Cependant, la route de ce dernier laissait à penser que les rebondissements du jour n’étaient peut-être pas terminés.

 

Du petit temps aux hautes vitesses, sans transition

Hier le long des côtes brésiliennes, le dernier-né des Gitana a battu des records de lenteur... Avec des vitesses moyenne de 2,6 nœuds sur quatre heures, Charles Caudrelier et Franck Cammas n’ont eu d’autres choix que de prendre leur mal en patience, le temps de traverser une zone sans vent issue d’un « vieux » front en fin de vie. Mais la récompense est arrivée en fin de journée avec le retour d’un flux plus soutenu forcissant à mesure que le Maxi Edmond de Rothschild gagnait des latitudes plus Sud. 

 

« Nous revoilà ! Ça fait plaisir... », lâchait Charles Caudrelier à la première risée, avant de saluer une nouvelle fois le travail de l’équipe à terre : « L’escale à Salvador coûte très cher car nous avons eu beaucoup de petit temps mais le bateau va à nouveau extrêmement vite, en moyenne 3 à 4 nœuds plus vite que lorsque la dérive était endommagée. L’équipe a fait un super boulot. » Un sentiment de satisfaction largement partagé par Franck Cammas : « On a retrouvé les sensations qu’on avait avant notre casse. S’arrêter était vraiment le bon choix même s’il n’était pas facile à prendre. On a perdu beaucoup de milles mais j’espère qu'on va les rattraper très vite. »

Une journée plus tard et quelques milles plus au Sud, les vœux du skipper d’Edmond de Rothschild semblaient s’exaucer. 

Embouteillage au pied du Corcovado

 

Comme prévu, Macif a effectué un stop dans la Marina Gloria de Rio de Janeiro pour remplacer son safran de coque centrale cassé suite à un choc avec un OFNI ; opération longue puisque à quai hier à 20h, François Gabart et Gwénolé Gahinet reprenaient la mer ce jour peu avant 16h. Aux avant-postes, Sodebo Ultim profitait de cet arrêt au stand pour prendre la tête et enroulait les Iles Cagarras hier à 23h23. Mais coup de théâtre puisqu’à la mi-journée Thomas Coville annonçait mettre sa course entre parenthèse pour des questions météorologiques et rebroussait chemin vers Rio au classement de 16h. Tous ces rebondissements profitaient au dernier-né des Gitana et permettaient à nos deux skippers de revenir totalement dans le match une fois les Cagarras dans le sillage de leur géant de 32 mètres.

Ce point de passage officiel était d’ailleurs magnifiquement immortalisé par Yann Riou, le mediaman du Maxi Edmond de Rothschild, grâce à ses talents de pilote de drone.

=> VIDEO DU JOUR

Un Atlantique Sud exigeant

Depuis plusieurs jours, Marcel van Triest, tout comme ses «collègues » qui routent les Maxis, a pu constater que le schéma classique de l’Atlantique Sud, à savoir un anticyclone de Sainte-Hélène positionné sur l’île dont il tire son nom et une route aux allures portantes dans son Sud pour rejoindre le Cap, ne semblait pas d’actualité. En effet, les hautes pressions sont plus Sud qu’à leur habitude et suite à la détection de glaces réalisée par CLS*, la direction de course de la Brest Atlantiques a positionné une limite des glaces assez Nord, par 38° Sud à son point le plus haut. Cet élément météorologique combiné à l’élément sécuritaire, et donc nécessaire, exclut la route Sud et obligerait à ce jour les concurrents à emprunter une route Nord, à des allures serrées, pour rejoindre la prochaine marque de parcours de Robben Island en Afrique du Sud. « Nous repartons de Rio au reaching / près débridé, ce n’est pas une allure confortable, ni pour les marins ni pour le bateau car cela sollicite pas mal la plateforme. À cette heure, les prévisions sur la route que nous envisageons d’emprunter annoncent 3 mètres de mer et un vent d’une trentaine de nœuds, ce qui reste praticable. Nous restons vigilants, en premier lieu Franck et Charles à bord, et bien sûr leur routeur Marcel Van Triest qui scrute la situation avec la plus grande attention », confiait Cyril Dardashti, le directeur de l’écurie aux cinq flèches.

* CLS signifie Collecte Localisation Satellite. CLS, est un filiale du CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), d’ARDIAN, et d’IFREMER, est une société internationale, pionnière dans la fourniture de solutions d'observation et de surveillance de la Terre depuis 1986.

 

Classement du 14 novembre 2019 à 16h

1. SODEBO ULTIM 3 (Thomas Coville / Jean-Luc Nelias / Martin Keruzoré) -  distance au but : 8 837,3 -vitesse moyenne sur les dernières 30 min : 25,1 nœuds

2. MAXI EDMOND DE ROTHSCHILD (Franck Cammas / Charles Caudrelier / Yann Riou) – 135,2 milles du leader - vitesse moyenne sur les dernières 30 min : 8,2 nœuds

3. MACIF (François Gabart / Gwenolé Gahinet / Jérémie Eloi) – 137,8 milles du leader – en escale technique à Rio de Janeiro  

4. ACTUAL LEADER (Yves Le Blevec / Alex Pella / Ronan Gladu) –  165,7 milles du leader – vitesse moyenne sur les dernières 30 min :  12,8 nœuds

Les contenus figurant sur ce site sont protégés par le droit d'auteur.
Toute reproduction et représentation sont strictements interdites.

Pour plus d'informations, consultez la rubrique mentions légales.
Saisissez au moins 4 caractères...