En route vers le large !
Un peu moins de trois heures après le départ, Gitana X a contourné la dernière marque du parcours en Baie de Saint-Malo sous le Cap Fréhel où des centaines de milliers de spectateurs étaient venus saluer les solitaires de cette 7e Route du Rhum. Lionel Lemonchois a du s'y frayer un chemin au milieu d'une flottille de près de 500 embarcations de toutes sortes.

Avec une grand voile hissée aux trois quart et la trinquette (petit foc pour solitaire), Gitana X naviguait contre le vent, tirant des bords depuis la ligne de départ. Le vent d'ouest soufflait irrégulièrement entre 15 et 25 nœuds (28 & 46 km/h), levant un clapot maniable quelque peu accentué par le courant de marée contraire. Des conditions peu favorables pour Lionel Lemonchois qui partait pour sa première course en solitaire sur Gitana X. D'autant que le réglage de son pilote automatique semblait lui poser quelques problèmes. Et puis surtout, c'était la première fois que le trimaran se trouvait confronté aux autres multicoques de sa classe.

En douceur

C'est donc avec une extrême prudence que Lionel a démarré dans cette grande aventure. D'abord, parce que comme tous les autres skippers, ce qu'il redoutait le plus, c'était un abordage : "Je vais faire très attention au départ. Ce serait bête d'abîmer le bateau en prenant des risques inutiles. La route est longue. Et j'ai besoin de prendre la mesure de Gitana avec mes concurrents", confiait Lionel en quittant le ponton ce matin. D'autant qu'il avait répété son départ dans sa tête à de nombreuses reprises pendant la nuit : "J'ai fait quelques empannages (changement de bord au vent arrière) dans mon lit, mais ça va", ironisait-il encore, histoire de faire tomber le stress forcément présent.

Pas content !

Eh oui, on ne le cachera pas. Quand on passe la bouée en dernière position – même s'il faut un dernier – on est forcément pas content de soi, surtout en compétition. C'est ce que Lionel avouait par téléphone à son Team Manager Yann Marilley, alors que la nuit était tombée, qu'il était vraiment seul et qu'enfin il commençait à prendre le rythme de la course. Pourtant, à mi parcours avant la bouée, il faisait jeu égal avec Michel Desjoyeaux, lui aussi à la barre d'un bateau tout neuf.

A terre, à l'écoute des faits, le Gitana Team et le stratège/navigateur du bord Marc Guessard relativisaient : "On savait que ce ne serait pas facile. On aurait aimé avoir plus de temps pour étalonner le bateau. Mais la course ne fait que commencer. Lionel en a vu d'autres". Des mots simples, prononcés par toute une équipe soudée derrière le skipper.

La nuit s'annonçait par ailleurs difficile, avec des vents forcissant et virant au Sud Ouest. Mais surtout, l'angoisse du plus grave : à 20h00 Gmt, Groupama était annoncé chaviré, percuté quelques minutes plus tard par Bonduelle. Les deux skippers étaient sains et saufs, Bonduelle tournant autour de Groupama pour signaler l'épave et assurer la sécurité en attendant l'arrivée des secours.

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