De la mise à l’eau du Maxi Edmond de Rothschild à la Brest Atlantiques
Après deux saisons de mise au point, le Maxi Edmond de Rothschild s’alignera dans les prochains jours au départ de la Brest Atlantiques ; une grande boucle de 14 000 milles en double, de Brest à Rio, en passant par Le Cap en Afrique du Sud, avant de revenir vers la pointe bretonne. Les plaies de la Route du Rhum et d’un abandon prématuré ont été pansées et c’est avec des ambitions légitimes, mais aussi beaucoup d’humilité, que Franck Cammas et Charles Caudrelier se présentent à ce grand rendez-vous de la saison.
 
Deux saisons et déjà un long chemin parcouru

Depuis le 17 juillet 2017, l’équipe fondée par Ariane et Benjamin de Rothschild vit au rythme du Maxi Edmond de Rothschild. Cette date marquant en effet la mise à l’eau du dernier-né des Gitana et les débuts maritimes d’une aventure démarrée trois ans auparavant. Ce géant de 32 mètres, précurseur d’une nouvelle ère exprime à lui seul l’état d’esprit de ses armateurs : audacieux, élégant et visionnaire ! « En 2013, quand nous avons commencé à travailler sur le fait de construire le premier maxi-trimaran de course au large volant, l’idée était bien d’ouvrir la voie du vol hauturier pas de faire un « concept boat » La notion de vol est avant tout une notion de performance et donc c’était là-dessus que nous voulions travailler » expliquait Cyril Dardashti, le directeur du Gitana Team.

Sortir des sentiers battus n’est pas chose aisée. Les deux premières saisons de Gitana 17 ont été jalonnées de succès, avec notamment la récente victoire en août dernier sur la Rolex Fastnet Race, mais aussi de difficultés, car une telle machine réclame une mise au point pointue et rigoureuse, un engagement de tous les instants que ce soit à terre ou en mer, comme le rappelait Pierre Tissier, le directeur technique de l’équipe : « On savait que le chemin allait être long et difficile ! Faire des trimarans volants de cette taille, dans la tête des gens c’était un rêve un peu dingue... au début peu de gens y croyaient. Nous, nous étions convaincus que l’avenir se dessinait là. Nous progressons chaque jour dans le potentiel et la vitesse du bateau. Il y a un an et demi, on l’exploitait peut-être à 70%. Aujourd’hui, je dirais que nous sommes dans les vingt derniers pour cent. Ce bateau est exigeant mais passionnant et toute l’équipe est dédiée au projet.»


« On se relève, on répare et puis on repart !»

Être pionnier, c’est oser mais c’est aussi et surtout persévérer pour construire ses victoires. Cet état d’esprit, le Gitana Team a dû l’appliquer il y a un an après l’abandon dans la Route du Rhum.« Le pire souvenir reste forcément la casse du flotteur tribord d’Edmond de Rothschild douze heures après le départ de la Route du Rhum... » confiait Pierre Tissier, avant que Cyril Dardashti ne complète ce propos : « Ça a été vraiment un coup dur pour toute l’équipe. Ça fait très mal, mais les avaries et les incidents que nous avons connus font partie de l’histoire et de ce sport mécanique qu’est la voile.»

On lit souvent que la course au large est une discipline qui réclame une grande dose d’humilité. Au sein de l’équipe aux cinq flèches, une forme de résilience s’est également installée : « Il y a le monde idéal que l’on imaginait et puis la réalité à laquelle on se confronte. C’est comme ça, on se relève, on répare et puis on repart ! » soulignait le directeur technique. « Je crois qu’après la Route du Rhum, la fiabilité a été mise en haut de la pile par toutes les équipes ! Brest Atlantiques est un défi ambitieux, une bonne marche à franchir pour poursuivre le programme plus sereinement» concluait Franck Cammas, qui partage la barre du Maxi Edmond de Rothschild avec Charles Caudrelier depuis plus de six mois.

VIDEO => 2 ans d’engagement, revivez les temps forts du Maxi Edmond de Rothschild depuis sa mise à l’eau


Brest Atlantiques : départ reporté, un nouveau créneau mardi ?

Le départ de la Brest Atlantiques, initialement prévu le dimanche 3 novembre à 13h02, est reporté. En effet, dimanche au large de la cité finistérienne, les derniers fichiers météorologiques prédisent des vents de plus 40 nœuds et surtout une mer très forte ! En bref, un temps à ne pas mettre quatre maxis-multicoques dehors : « Les prévisions commencent à converger et malheureusement le scénario d’une forte tempête automnale se précise. Je sais que cela peut paraître parfois difficile à comprendre mais notre problème principal n’est pas tant le vent que la mer. J’ai fait plusieurs fois le tour du monde et je n’ai jamais rencontré des conditions aussi dures que dans le golfe de Gascogne. Avec la remontée du plateau continental cela lève une mer croisée et mauvaise. Pour ce week-end, au passage de la dépression, qui est très creuse, nous avons des estimations jusqu’à 10 mètres de houle. Si on ajoute à ça la proximité de la côte et le trafic maritime, les conditions ne sont vraiment pas réunies pour lancer un départ de course » arguait Charles Caudrelier.

Dès à présent, les organisateurs de la Brest Atlantiques et Jacques Caraës, le directeur de course, étudient les situations et scrutent les fichiers pour trouver un nouveau créneau de départ le plus rapidement possible. Une fenêtre semble s'ouvrir mardi 5 novembre, mais la météo n'étant pas une science exacte, il faudra patienter encore quelques heures le temps que les modèles météos s'accordent. 

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