VIDEO - Mais où est le Maxi Edmond de Rothschild ?
Sébastien Josse et le dernier-né des Gitana se font désirer sur les pontons malouins même si leur arrivée tardive était prévue de longue date. Jacques Caraës, le directeur de course de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe nous donne toutes les explications dans le premier sujet de « 98 secondes » réalisé par Yann Riou et Eloi Stichelbaut.
Parti de sa base lorientaise ce lundi midi, le Maxi Edmond de Rothschild est attendu à Saint-Malo demain mardi 30 octobre dans la matinée.
Les Ultimes, hors catégorie... hors des bassins malouins
32 mètres de long par 23 mètres de large, sans compter ce qui dépasse de part et d’autre des flotteurs au niveau des appendices, l’écluse du Naye qui marque la porte d’entrée obligatoire vers les bassins de la cité corsaire n’est tout simplement pas assez large pour imaginer faire entrer dans des conditions de sécurité optimale cinq des six concurrents. Ainsi Edmond de Rothschild sera amarré au pied des remparts mais côté gare maritime de la Bourse.
L’anecdote est loin d’être uniquement logistique, car ces problématiques XXL démontrent si besoin était que ces géants des mers ont définitivement basculé dans une nouvelle ère. En effet, ce qui détermine la puissance d’un trimaran, et par conséquent toute la difficulté à le mener pour un homme seul, est bien sa largeur. Pour mémoire, lors de la dernière édition, seuls deux bateaux avaient dû élire domicile hors du bassin Vauban.
Traverser l’Atlantique en solitaire sur un ultime de nouvelle génération... c’est déjà aujourd’hui !
Avec son nombre record de participants – 123 toutes classes confondues – la Route du Rhum 2018 s’annonce déjà comme une édition à marquer d’une pierre blanche. Dans la classe reine des Ultimes, ce millésime pourrait être bien plus et il se murmure même qu’il augure tout simplement d’un tournant dans la course au large. Non seulement les maxi-multicoques volants font leur entrée sur la scène du solitaire, parmi eux le Maxi Edmond de Rothschild,pionnier du genre, mais c’est aussi la première confrontation à l’échelle d’un océan de ces coursiers de nouvelle génération, destinés à plus long terme à raccourcir le temps autour de la planète.
Mais derrière les prouesses technologiques et le travail remarquable des équipes pour mettre au point ces géants des mers si exigeants et pointus, l’exploit humain demeure et prend peut-être même une place encore plus prépondérante sur de telles machines. Car mener un monstre de carbone, en solitaire, à un rythme soutenu de transat, et capable de s’affranchir littéralement des flots, est un défi d’une rare intensité... Un pari – fou – que s’apprêtent à relever trois des six inscrits dans la catégorie Ultime : Sébastien Josse, skipper de l’équipe aux cinq flèches, mais aussi Armel Le Cléac’h et François Gabart, qui ne dispose certes pas d’une unité de dernière génération conçue spécialement pour voler mais qui a su adapter sa monture pour cet objectif. Le 4 novembre prochain, ce trio s’élance pour défricher les premières lignes de l’histoire des bateaux volants hauturiers. De par sa philosophie et son concept architectural, le Maxi Edmond de Rothschild est sans nul doute le plus audacieux et le plus novateur d’entre eux.