Les dernières 24h vers Bahia
L’épilogue de la Transat Jacques Vabre est tout proche pour les premiers. Passé sous la barre des 500 milles de l’arrivée cet après-mid, le duo de tête connaît en effet ses dernières heures de mer sur cette 13e édition. En ce septième jour de course, la hiérarchie reste inchangée et la fin de régate passionnante. Après 4 000 milles de course, le Maxi Edmond de Rothschild et Sodebo Ultim’ sont toujours très proches, même si au cours de ces dernières heures Thomas Coville et Jean-Luc Nélias, positionnés plus à la côte ont su distancer leurs poursuivants. Au classement de 16h, Gitana 17 pointe à 42,2 milles du trimaran noir et orange. Quelques coups météorologiques et stratégiques restent encore à jouer avant Salvador. Les hommes du Gitana Team n’ont pas dit leur dernier mot et entendent bien se battre jusqu’au bout. Le vainqueur de la catégorie Ultime est attendu dans la baie de tous les Saints demain midi, le matin en heure brésilienne.
Cadence soutenue jusqu’ à la fin

La nuit dernière, peu avant minuit, les ouvreurs de la Route du Café que sont le Maxi Edmond de Rothschild et Sodebo Ultim’ ont basculé dans l’hémisphère Sud après 6 jours et 10h de mer, lançant ainsi l’assaut final vers l’arrivée. Ce temps en soit n’est pas un record mais témoigne parfaitement de l’intensité des débats et de la cadence imprimée par les deux duos à la course depuis leur départ du Havre le 5 novembre dernier. Pour comparatif celui qui s’en rapprocherait le plus reste le chrono en solitaire entre Ouessant et l’équateur, détenu par un certain Thomas Coville en 5 jours 17 heures et quelques minutes. Car il ne faut pas oublier que sur la Transat Jacques Vabre, les équipages en lice doivent en premier lieu sortir de Manche, soit 255 milles entre Le Havre et la pointe bretonne ; une distance que les ultimes ont avalé en seulement 9 heures et 30 minutes.

Pour tenir ce rythme élevé, les marins se relayent sans cesse à la barre et aux réglages pour optimiser les performances de leur monture, comme le détaillait Thomas Rouxel ce matin à la vacation : « Avec Sébastien,nous avons le même rythme depuis le début, c’est-à-dire que nous sommes à bloc. Nous ne nous sommes pas trop lâchés avec Sodebo et cette pression d’un concurrent toujours à proximité est super stimulante. Ça te pousse dans tes retranchements. À bord de Gitana 17, nous sommes organisés autour de quarts de 1 h ½ ; 1 h ½ de repos, 1 h ½, de veille et du coup en ce moment, quand on est en veille on régule au chariot.» 

Dernières cartes à jouer

« Il reste encore quelques petites choses à tenter avant l’arrivée » prévenait Antoine Koch, le routeur à terre du Maxi Edmond de Rothschild. « La tendance de la journée était assez mollissante avec la négociation de la pointe brésilienne et une rotation du vent attendue au Nord-Est. Après cela, le vent devrait remonter progressivement puis assez franchement au cours de la nuit. La course va se finir avec un bon flux de 20-25 nœuds et tribord amures après un gybe. Ce point d’empannage sera important pour l’issue de la régate » concluait Antoine depuis le QG rochelais de Jean-Yves Bernot, avec qui il collabore pour ce suivi de course.

À bord du Maxi Edmond de Rothschild, Sébastien Josse et Thomas Rouxel sont lucides mais aussi conscients que face aux conditions météos des prochaines heures il faudra savoir être opportunistes : « Il peut se passer encore beaucoup de choses...  il y a des grains au large du Brésil et la proximité de la côte complique aussi le jeu. Au-delà de ça, il y aura pas mal de changements de conditions de vent jusqu’à l’arrivée, donc il faut être vraiment réactifs et dessus. » Pas de doute dans les propos de Thomas Rouxel, les deux marins ne lâcheront rien jusqu’à la fin... parole de figaristes !

Après 7 jours d’une traversée express, loin de toute contemplation et passée dans la bulle de l’habitacle de Gitana 17, Sébastien Josse et Thomas Rouxel commenceront à ressentir dans les prochaines heures les effets de la civilisation avec un passage programmé au large de la pointe brésilienne et de Recife. Pour autant il ne sera pas encore question de poser pied à terre, Salvador étant encore distante de 400 milles. L’arrivée est programmée demain matin, en heure locale, dans la baie de tous les saints, soit midi heure de Paris.

Classement de 16h, catégorie Ultime – Dimanche 12 novembre

1 – Sodebo Ultim' - 441,3 milles de l’arrivée, 19,1 nœuds sur 1h
2 – Maxi Edmond de Rothschild - 42,2 milles du leader, 18 nœuds sur 1h
3 – Prince de Bretagne –  1 018,4 milles, 27,4 nœuds sur 1h

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