Météo, trois étapes de 72h chrono
À 4 jours du départ Sébastien Josse, skipper du Maxi Edmond de Rothschild, nous livre son analyse météorologique de la course ; un parcours qu’il découpe en trois « étapes » et pour lesquelles il estime aujourd’hui 72h de navigation par partie. Naturellement, ces chiffres restent théoriques et sont à prendre au conditionnel car, comme toujours, ils seront fonction des conditions météorologiques rencontrées par les marins sur le parcours.
1 - Du Havre aux Canaries
« Ce premier tiers de parcours d’environ 1 400 milles est le plus intense et plus stratégique de la course par la conjonction de plusieurs facteurs. Déjà, il y a le stress du départ, où en quelques minutes il faut basculer vers le large et perdre ses réflexes de terrien pour s’amariner et rentrer au plus vite dans le match. La sortie de Manche est un entonnoir sans échappatoire et avec beaucoup de trafic maritime. La veille est obligatoire et selon l’orientation du vent (si le départ coïncide avec l’arrivée d’un train de dépressions atlantiques par exemple), les manœuvres peuvent s’enchaîner à une cadence élevée jusqu’à la pointe Bretagne. Puis, la position de l’ anticyclone des Açores va déterminer notre trajectoire vers les alizés. L’avantage avec les multicoques, et a fortiori nos grandes unités, est que les vitesses atteintes nous permettent de nous déplacer plus vite que les systèmes météos et donc de ne pas les subir comme c’est souvent le cas pour les autres classes. »
2 - Dans les alizés de l’hémisphère Nord
« Cette deuxième partie de course de 1 650 milles est bien plus axée sur le pilotage et la gestion de notre trajectoire dans les alizés ; une trajectoire qu’il faut soigner pour se positionner et trouver le meilleur point d’entrée dans le Pot-au-Noir. Les alizés de l’hémisphère Nord peuvent souffler entre 15 et 25 nœuds et s’accompagnent d’une mer pas toujours très agréable à naviguer, pas très grosse mais plutôt désorganisée. Selon le secteur des alizés nous pouvons être au reaching - vents d’est - ou au grand largue - vents de nord-est. Quoiqu’il arrive ce sera une phase rapide et après trois jours de course dans notre sillage la fatigue s’installant, ce sont des milles qui demandent pas mal de concentration. »
3 - Changement d’hémisphère et dernière ligne droite vers Salvador
« Le Pot-au-Noir est derrière nous et nous nous apprêtons à basculer dans l’hémisphère Sud ; 1 300 milles restent encore à couvrir ! Notre trajectoire d’approche aura été anticipée pour choisir notre point de sortie. À ce jeu là, tout est une histoire de compromis. Schématiquement plus tu arrives à passer dans l’Est du Pot-au-Noir et mieux sera ton angle à la sortie de ce dernier mais c’est aussi à l’Est que le ZCIT est la plus large et s’avère généralement la plus compliquée à passer. Voilà pourquoi tout est question de dosage ! À la sortie, quelques heures de près (entre 12 et 18h) nous attendent habituellement mais très vite le vent adonne pour nous permettre d’allonger la foulée et d’aligner les milles au reaching (vent de travers). C’est très probablement sur ce tronçon que nous enregistrerons les vitesses les plus élevées de la course. Enfin, l’approche des côtes brésiliennes peut mettre un peu de piment dans le scénario car le flux est souvent perturbé et orageux. "
Les destinations de la Transat Jacques Vabre de l’origine à 2017
Depuis la création de la Transat Jacques Vabre, en 1993, la ville de départ est inchangée. En effet, Le Havre a accueilli les treize éditions de la course et les havrais sont particulièrement attachés à l’épreuve et à son histoire. Cette année, la ville commémore ses 500 ans ; une date anniversaire qui a été fêtée de bien belle manière au travers d’une programmation d’animations et de spectacles nommée « Un été au Havre ». La Transat vient clore les célébrations.
Pour cette édition 2017, les trente-huit duos engagés sur la Transat auront pour destination finale l’état de Bahia. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO pour son centre historique, le Pelourinho, Salvador de Bahia est une ville située au nord-est du pays. Il s’agit de la première capitale historique du Brésil. Salvador a déjà marqué de son empreinte la course car l’arrivée y a été jugée de 2001 à 2007 ; un « retour aux sources » en somme dix ans après la dernière venue de la flotte de la Transat Jacques Vabre.
Cartagena, Colombie / 4 éditions (1993, 1995, 1997 et 1999)
Salvador de Bahia, Brésil / 5 éditions (2001, 2003, 2005, 2007 et 2017)
Puerto Limon, Costa Rica / 2 éditions (2009 et 2011)
Itajaí, Brésil / 2 éditions (2013 et 2015)