En plein coup de vent
L’Indien s’est réveillé. En prise avec une dépression qu’il observait depuis quelques jours, Sébastien Josse navigue actuellement dans 25 à 30 nœuds de vent, en bordure de la zone d’exclusion des glaces. À moins de 600 milles de la longitude du cap Leeuwin (point Sud-Ouest de l’Australie), les conditions vont encore se durcir. La route est bien mal pavée pour le skipper du Mono60 Edmond de Rothschild.

Joint ce matin par le PC course du Vendée Globe à Paris, Sébastien admettait que ce mauvais temps fait partie de la course et qu’il faut s’efforcer de gérer la situation en bon marin. « Nous commençons à entrer dans le vif du sujet avec les dépressions que nous n’avons pas vues jusqu'à maintenant… mais voilà, c'est le tour du monde, c'est le Vendée Globe ! » avance-t-il avant de décrire l’ambiance : « J'ai 25 à 30 nœuds de vent avec quatre mètres de houle. Le programme de la journée, c'est de gérer au mieux la dépression, de faire attention à la zone des glaces aussi qu'il faut bien négocier. Il n'y a pas d'échappatoire et j’essaie de passer entre les deux. Aujourd'hui, je m'attends à… faire du bateau (rire) ! Le vent va monter, je vais réduire la toile et certainement empanner. » À la mi-journée ce lundi, le skipper avait en effet empanné, une manœuvre hautement délicate dans une telle force de vent qui demande la plus grande concentration et un sacré calme.

Tous – presque – sans exception

Le skipper est en réalité entré dans le vif du sujet la nuit dernière déjà avec jusqu’à 40 nœuds de vent. Et devant, c’est toujours la grande « échappée ». Armel Le Cléac’h vient de couper la longitude du cap Leeuwin, tandis que Alex Thomson qui avoue avoir levé un peu le pied, pointe désormais à 100 milles derrière. Si ces deux leaders alignent toujours des vitesses moyennes élevées, ils n’ont pas encore eu à négocier de fort coup de vent. Pourtant, une grande partie de la flotte y est passée ces derniers jours, de l’Atlantique Sud à l’océan Indien. Cette première grosse mise à l’épreuve a entraîné quelques figures de style chez certains et aussi plusieurs avaries, heureusement mineures, ainsi que le démâtage de Spirit of yukoh, suivi de l’abandon de son skipper, le japonais Kojiro Shiraishi.

Une première nuit dans la tempête et une autre à venir

À l’heure actuelle, c’est Sébastien Josse qui subit, seul, le plus fort de la dépression avec encore 12 à 24 heures délicates. « Je suis dans la dépression : la nuit dernière j'ai navigué sous trois ris (dans la grand voile) et J3 (la plus petite des voiles d'avant). Là, je suis encore dans le mauvais temps avec 30 nœuds moyens. En ce moment, je suis sous trinquette de portant et deux ris dans la grande voile. On réduira ça plus tard. La nuit dernière j'étais au reaching, alors que là, il va y avoir 40 nœuds de vent mais au portant. Je suis déjà dans l'état d'esprit d'un mec qui est dans du vent fort, le plus gros est à venir mais dans une orientation différente : cette nuit, j'étais à 80 degrés du vent avec 35 nœuds et, la nuit prochaine, je serai à 140 degrés du vent avec 40 nœuds, et peut-être plus même, au plus fort de la dépression. »

Classement du 5 décembre à 12h (HF)

1. Armel Le Cleac'h (Banque Populaire VIII) à 13 459,8 milles de l'arrivée
2. Alex Thomson (Hugo Boss) à 107,7 milles du leader
3. Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) à 610,7 milles
4. Paul Meilhat (SMA) à 1 187,8 milles
5. Jérémie Beyou (Maître CoQ) à 1 443,5 milles
6. Yann Eliès (Queguiner Leucémie Espoir) à 1 720,8 milles
7. Jean-Pierre Dick (St Michel - Virbac) à 1 936,9 milles
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