Accalmie de courte durée
L’Indien rugit dans le sillage du Mono60 Edmond de Rothschild. Une dépression tropicale, venue de Madagascar, a déterré la hache de guerre. Elle va, de plus, s’adjoindre l’énergie d’un autre système, né lui en Argentine, qui balaie en ce moment la flotte d’Ouest en Est. Ces dernières 24 heures, Sébastien Josse a continué de réduire son écart avec le duo de tête. À 15 heures ce samedi, le troisième ouvreur du Vendée Globe 2016-2017 navigue à 547 milles du duo Le Cléac’h-Thomson. La vitesse moyenne a, en revanche, baissé depuis quelques heures. Le Niçois profite d’une accalmie pour se préparer à un coup de vent, le premier de la course, dont il pourrait ressentir les premiers signaux de fumée dès la fin de nuit prochaine.

Dans l’immédiat, le skipper du Gitana Team a moins à s’inquiéter que les solitaires qui naviguent quelques centaines de milles en arrière. En effet, pour certains, il ne fait pas bon rester sur la route de cette dépression, à l’image de Yann Eliès (Queguiner Leucémie Espoir) qui a pris la décision de ralentir afin de laisser passer le gros de la tempête.

Calme avant la tempête

À bord du dernier-né des Gitana, la glisse généreuse filmée, hier vendredi, par le caméraman de l’hélicoptère de la Marine Nationale, a laissé place ce matin à une navigation modérée avec une vitesse moyenne qui est passée sous les 10 nœuds sur les quatre dernières heures. Cette courte accalmie, en bordure de l’anticyclone qui s’échappe ensuite rapidement vers l’Est, permet au skipper de l’écurie aux cinq flèches de faire le tour du bateau et de tout préparer afin d’être fin prêt quand la colère de l’Indien va éclater. Déjà, le duo Meilhat-Beyou qui navigue à plus de 650 milles dans le sillage de Gitana 16, va avoir quelques heures douloureuses en fin de journée et dans la nuit. Ce sera ensuite au tour de Sébastien de sentir une accélération nette, sous l’influence de ces vents en provenance des Tropiques. Les conditions se durciront ensuite crescendo, entre demain dimanche et lundi.

Premier coup de vent

Sur les cartes météo à une plus grande échelle, les marins observent l’œil d’une immense dépression - une seconde - qui se déplace de l’Atlantique Sud à l’océan Indien. C’est lorsque que celle-ci rencontrera le front venu du Nord qu’ils formeront un système dépressionnaire virulent qui fera alors route jusqu’au cap Leeuwin (pointe Sud-Ouest du continent australien). Cette conjonction des phénomènes donne ainsi naissance au plus fort coup de vent que les concurrents du Vendée Globe vont devoir négocier depuis le départ du 6 novembre dernier. Après un mois de mer, pendant lequel les bateaux ont été menés à haut régime et où les marins ont été naturellement mis à l’épreuve physiquement, ce début de semaine va demander la plus grande prudence. Au programme, des vents annoncés sur les fichiers autour de 35-40 nœuds et plus en rafales, ainsi que des creux de 5 à 6 mètres.

Classement du 3 décembre à 15h (HF)

1. Armel Le Cleac'h (Banque Populaire VIII) à 14 139,5 milles de l'arrivée 

2. Alex Thomson (Hugo Boss) à 9,4 milles du leader
3. Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) à 547,5 milles du leader

4. Paul Meilhat (SMA) à 1 216,2 milles
5. Jérémie Beyou (Maître CoQ) à 1 247,1 milles
6. Yann Eliès (Queguiner Leucémie Espoir) à 1 726,3 milles
7. Jean-Pierre Dick (St Michel - Virbac) à 2 044,0 milles

Si vous ne les avez pas encore vues, re-voici les images de la Marine Nationale et de Nefertiti Prod qui a survolé le Mono60 Edmond de Rothshild à 160 milles au large des Kerguelen.


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