Outre l’intérêt technique que présentent les monocoques Imoca et la fascination d’une aventure tel qu’un tour du monde à la voile en solitaire sans escale et sans assistance, la capacité des marins à décrypter et analyser les fichiers météo est bien l’un des ingrédients clés de la course au large. D’autant que la météo est loin d’être une science exacte.
Deuxième hier au classement de 22h, Sébastien Josse a concédé du terrain dans la nuit. Naviguant le plus à l’Ouest et donc le plus près du centre de l’anticyclone, le skipper d’Edmond de Rothschild a dû composer avec des vents plus faibles que prévu :« Cette nuit, les fichiers nous annonçaient plus de pression mais ça n’est pas rentré comme prévu. Il a fallu faire avec ce que l’on nous donnait et accepter de voir des adversaires comme PRB s’en sortir mieux que nous… Ce bateau est tout de même la référence au portant dans le petit temps » rappelait Sébastien avant d’ajouter : « Le schéma météo de ce début de course a beaucoup évolué entre les prévisions que nous avions avant le départ et ce que nous avons trouvé sur l’eau mais c’est le jeu ! Là, nous ne sommes plus dans le régime de grains que nous connaissions depuis plusieurs jours mais il reste encore pas mal d’instabilité. Le ciel est parsemé de grandes bandes nuageuses et sous certaines tu as du vent, tandis que sous d’autres c’est très mou. Malgré tout la bonne nouvelle est que la dorsale anticyclonique est désormais bien derrière nous. Ce sont les dévents des îles qui nous intéressent désormais, avec Madère ce matin et les Canaries à venir. Il faut gérer cela correctement avant de s’occuper de notre point d’entrée dans le Pot-au-Noir.»
Côté vie à bord, le skipper d’Edmond de Rothschild est pleinement entré dans un mode océanique et la traversée de la dorsale anticyclonique aura au moins eu l’avantage de lui offrir de bonnes plages de repos, après des premiers milles de course exigeants pour l’organisme. Car on ne saurait jamais assez le répéter, le Vendée Globe est une course de fond, un IronMan où le plus important est bien de durer.
Classement du 10 novembre à 15h (HF)
- Armel Le Cleac'h (Banque Populaire VIII) à 23 243,4 de l'arrivée
- Vincent Riou (PRB) à 16,6 milles
- Paul Meilhat (SMA) à 27,9 milles
- Jérémie Beyou (Maître CoQ) à 32,6 milles
- Morgan Lagravière (Safran) à 32,8 milles
- Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) à 33,9 milles
- Tanguy de Lamotte (Initiatives Coeur) à 62,9 milles du leader
- Alex Thomson (Hugo Boss) à 65,5 milles
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