Le skipper du bateau armé par le Baron Benjamin de Rothschild garde la cadence malgré une vie à bord très inconfortable. Le monocoque progresse dans 25 nœuds de vent, rebondissant sur la mer dans un vacarme et avec une violence qui tirent inévitablement sur les nerfs. Mais c’est la même ambiance pour ses proches concurrents qui évoluent dans des conditions similaires. Sébastien Josse fait sa route dans une démarche conservatrice et avance ainsi avec prudence, gardant un œil bienveillant sur le Mono60 Edmond de Rothschild.
Alors que les solitaires tentent de se frayer un passage entre l’Anticyclone des Açores au Sud et une zone de basses pressions au Nord, Gitana 16 a empanné à la mi-journée pour aller chercher du vent en se rapprochant du centre de la dépression. L’allure est plus rapide, plus vivable aussi, mais le marin se prépare à négocier du vent très soutenu, la nuit prochaine : « Il y a 25 nœuds et, depuis peu, 2,5 mètres de houle venant de l’arrière. Des conditions plus propices à la glisse qui vont faire du bien car, jusqu’à présent, il était vraiment très difficile de dormir, tellement ça tapait à bord. Ce midi, nous avons empanné quasiment en même temps (les trois bateaux de tête, ndlr) et nous sommes partis pour 500 milles comme ça. Nous visons le centre de la dépression. Les conditions vont se durcir dans la journée et ça va rentrer fort ce soir. Tout est prêt pour ce coup de baston ! » confie-t-il cet après-midi.
En effet, le vent de Ouest-Sud-Ouest de 22-28 nœuds a basculé progressivement à l’Ouest puis passera Ouest-Nord Ouest en se renforçant à 28-32 nœuds moyens avec des rafales au-delà des 35 dans la journée du 2 juin. A cela s’ajoute la proximité de la zone d’exclusion des glaces, sous Terre-Neuve, qu’il faut éviter. Ce passage à niveau s’annonce donc très important pour la suite de la course. Il va falloir tirer les bons bords, gérer le matériel et les efforts physiques, ce qui n’est pas toujours évident sur ces machines de plus en plus extrêmes.
Transat New York - Vendée, pointage du mercredi 1er juin à 17h15 (heure française)
1 - Alex Thomson - Hugo Boss (Grande-Bretagne) à 2 063,6 milles de l'arrivée
2 - Jérémie Beyou - Maitre Coq (France) à 17,9 milles du leader
3 - Sébastien Josse - Edmond de Rothschild (France) à 25,5 milles
4 - Paul Meilhat - SMA (France) à 99,9 milles
5 - Vincent Riou - PRB (France) à 129,8 milles
6 - Tanguy de Lamotte - Initiatives Cœur (France) à 149,5 milles
7 - Kojiro Shiraishi - Spirit of Yukoh (Japon) à 206,2 milles
8 - Fabrice Amedeo - Newrest Matmut (France) à 238 milles
9 - Conrad Colman - 100 % Natural Energy (Nouvelle-Zélande - Usa) à 868,5 milles
10 - Jean-Pierre Dick - St Michel-Virbac (France) à 869,8 milles
11 - Yann Eliès - Queguiner-Leucemie Espoir (France) à 875,1 milles
12 - Pieter Heerema - No Way Back (Pays-Bas) à 901 milles
13 - Morgan Lagravière - Safran (France) à 928,6 milles
Abandon - Armel Le Cléac'h - Banque Populaire VIII