Hier, l’entame de cette Transat bakerly au départ des côtes britanniques a permis à Sébastien Josse de valider le potentiel du dernier-né des Gitana, traversant la Manche plus vite que ses proches adversaires pour prendre l’avantage à l’heure du thé. « Les premières 24h d’une course sont toujours un peu spéciales, » confie-t-il ce matin. « Il faut entrer dans le match. Mais c’est plutôt un bon début même s’il aurait pu être encore meilleur ! » En effet, à 20h15 (HF) lundi soir, le skipper abat et modifie sa route pendant de longues minutes… « J’ai eu un changement de voile qui s’est un peu éternisé et qui m’a fait perdre pas mal de terrain alors que j’avais fait un petit écart intéressant avec mes poursuivants. Rien de bien grave, nous ne sommes qu’au démarrage d’une traversée de plus de 3 000 milles… » Chacun croise ensuite la pointe Bretagne, visant au plus court entre l’Ile d’Ouessant et le DST du même nom. Le marin d’Edmond de Rothschild n’a alors qu’une idée en tête : reprendre rapidement sa place dans le groupe des leaders.
Alors cette nuit, a-t-il mangé ? « Pas beaucoup. » A-t-il dormi ? « Peu. » Mais ce mardi matin, les voiles ornées des cinq flèches Rothschild avaient fait leur retour en première position. « Côté météo, le schéma imaginé avant le départ est respecté. Globalement, plutôt calme et agréable pour une mise en jambes, » poursuit-il. « C’est sympa, il y a du match. Armel a croisé 100 mètres derrière mon tableau arrière. C’est très serré aussi avec Vincent. Je suis ravi car c’est ce que je suis venu chercher, » ajoute le Niçois qui se réjouit comme ses adversaires de ces conditions de navigation intéressantes pour mesurer le potentiel des machines.
À la mi-journée, nouveau changement de leader. Vincent Riou, plus décalé dans l’Ouest, a pris les commandes devant Sébastien, tandis qu’Armel Le Cléac’h complète le podium. À ce stade, les classements sont à prendre néanmoins avec quelques pincettes. Tant que les skippers plongent au Sud et ne font pas la route - n’oublions pas qu’il faut aller à New York et pas aux Antilles ! - les bateaux les plus à l’Ouest sont mieux positionnés car le classement est calculé par rapport à la distance au but.
Dès ce soir, le décor va changer. Le vent va se renforcer dans les heures à venir, à l’approche d’une nouvelle pointe à négocier. « Nous arriverons au Cap Finisterre dans la soirée pour un passage dans la nuit. Une dépression positionnée sur le Maroc alimente un flux d’Est-Nord-Est qui va accélérer en approche de la pointe. Il va falloir bien placer quelques manœuvres, le tout dans une mer toujours formée dans cette zone où le plateau continental remonte. Ce sont des phénomènes que nous connaissons bien mais qui demandent toujours un maximum de vigilance. Ensuite, on fera route vers l’Ouest et les compteurs devraient afficher de belles moyennes dans les prochains jours, » conclut le skipper d’Edmond de Rothschild.
Classement IMOCA à 17h00 (heure française) :
1 – Vincent Riou (PRB) à 2882,2 milles de New York
2 – Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) à 2 milles du leader, vitesse 17,5 nœuds
3 – Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) à 6 milles, vitesse 18,5 nœuds
4 – Jean-Pierre Dick (St Michel-Virbac) à 15,7 milles, vitesse 18,7 nœuds
5 – Richard Tolkien (44) à 38,2 milles, vitesse 4,3 nœuds
6 – SMA (Paul Meilhat) à 67 milles, vitesse 11,2 nœuds