Que l’on mène un bateau d’une ou plusieurs coques, développant plus ou moins de chevaux sous le capot, larguer les amarres pour s’élancer seul sur l’Atlantique n’est jamais chose facile. Sébastien Josse a fait de la compétition son métier et l’expérience l’aide évidemment dans ces moments où concentration et émotion cohabitent de façon très personnelle. Le skipper du Gitana Team a conscience des forces du Mono60 Edmond de Rothschild mais aussi des inconnues qu’il espère lever au fil de ces 3 000 milles de traversée sur un parcours des plus exigeants. Pour l’heure, les prévisions météorologiques posent encore de nombreuses interrogations mais les grandes options devraient rapidement s’observer. Dès la nuit prochaine, nous devrions en effet connaître plus précisément les intentions des uns et des autres : connaîtrons-nous une dispersion de la flotte avec d’un côté les partisans du Nord et de l’autre ceux du Sud ou au contraire une traversée groupée ?
Serein et heureux d’attaquer sa saison sportive 2016 par cette transat mythique, Sébastien Josse s’est confié peu de temps avant de rejoindre le bord du dernier-né des Gitana : « Après analyse des derniers fichiers, il reste toujours deux tendances météo : une route Nord, avec un passage très musclé dans une dépression par 50 degrés Nord, et une deuxième trajectoire, un peu plus Sud qui n’est pas vraiment caractéristique de la Transat Anglaise. En effet, celle-ci nous ferait passer par le golfe de Gascogne, le cap Finisterre (Pointe Nord-Ouest de l’Espagne) et près des Açores pour enchaîner avec une traversée plein Ouest vers la zone d’exclusion des glaces de Terre-Neuve. Une trajectoire au portant très rapide puisque nous pourrions être à Finisterre dès demain soir… Au Nord, c’est une autre histoire avec du près vers les Scilly et des vitesses moyennes autour des 10 nœuds en tirant des bords mais c’est aussi une route plus courte. Il faut donc peser le pour et le contre... Mais dès cette nuit ou demain matin au plus tard, nous devrions voir les choix s’exprimer. Sinon, je me sens bien. Je sais que nous n’avons pas encore pu accumuler beaucoup d’heures de navigation sur le bateau cette année, alors j’y vais avec mes acquis, dans l’idée de prendre d’abord mes marques et de monter le rythme au fur et à mesure. Quoiqu’il arrive, comme toujours, c’est la météo qui va dicter beaucoup de choses… »
CARTOGRAPHIE : Suivez le Mono60 Edmond de Rothschild sur The Transat bakerly