Sébastien Josse a conclu l’année 2015 par la victoire dans la Transat Saint Barth Port-la-Forêt, course en solitaire qualificative au Vendée Globe qui lui a permis d’accumuler une expérience précieuse en solitaire sur le Mono60 Edmond de Rothschild. Pour rappel cet IMOCA de dernière génération avait été mis à l’eau à peine quatre mois plus tôt. De ces performances prometteuses, le Gitana Team a ensuite réalisé un important chantier d’optimisations. Tout au long de l’hiver, au sein de sa base lorientaise, l’équipe n’a pas compté ses heures et il est temps désormais de passer à la phase de validation des choix et de fiabilisation de la machine. Pour cela, rien de mieux que la compétition.
Deux transatlantiques de préparation sur la route du Vendée Globe
Six mois séparent Sébastien Josse du départ des Sables d’Olonne, qui sera donné le 6 novembre. D’ici là, une série de deux transatlantiques en course et en solitaire se présente devant les étraves du Mono60 Edmond de Rothschild : The Transat bakerly puis la New York – Vendée (Les Sables d’Olonne).
Si la classe IMOCA « boude » The Transat bakerly, il était inenvisageable pour le Gitana Team de faire l’impasse sur cette épreuve référence mythique. Gitana 16, premier monocoque inscrit, a lancé la tendance. Avec six bateaux au départ le 2 mai, le plateau est certes resserré mais le niveau est là, puisqu’il réunit notamment le vainqueur du dernier Vendée Globe (Macif devenu SMA) et les deux premiers de la Transat Jacques Vabre 2015 (PRB et Banque Populaire VIII). « The Transat est un monstre sacré de la course au large. Une épreuve incontournable, d’autant plus dans le cadre de la préparation du Vendée Globe, » confie Sébastien Josse. « Cet enchaînement de dépressions en Atlantique Nord est idéal pour éprouver le bateau et le skipper. À mes yeux, les 12 jours théoriques de The Transat représentent l’équivalent du mois que nous allons passer l’hiver prochain dans les mers du Sud en termes de mise à l’épreuve physique, mentale et technique. »
Le 29 mai, les IMOCA quitteront ensuite New York pour s’affronter d’Ouest en Est vers l’Europe et le port des Sables d’Olonne. Cette répétition générale réunira autour de 18 concurrents pour une ultime occasion de se mesurer avant l’hiver qui devrait offrir une régate planétaire des plus intenses.
The Transat , une traversée au près qui donnera une première tendance
Sur The Transat bakerly, avec trois IMOCA à foils (Edmond de Rothschild, Banque Populaire VIII, St Michel-Virbac) et trois à dérives droites (PRB, SMA, 44), les plus grandes interrogations portent sur l’efficacité de ces innovants plans porteurs latéraux, au près et dans des conditions de mer difficiles. À moins d’une semaine d’un examen majeur, le skipper du Gitana Team a parfaitement conscience de la difficulté de l’exercice.
« Je suis en attente de réponses. J’ai hâte de savoir ce que cette transat va encore nous apprendre sur Edmond de Rothschild et sur nos concurrents. Avec le bureau d’études, l’équipe technique et les « performers » du Gitana Team, nous avons beaucoup travaillé pour faire évoluer le bateau durant l’hiver et c’est maintenant à moi de l’utiliser au mieux. J’aborde la course comme un grand échauffement. La météo donnera le tempo et, sur ce parcours, on sait que cela peut vite devenir extrême » ajoute le skipper d’Edmond de Rothschild.
L’époque anglaise de Sébastien Josse
De nature posée, le skipper de l’équipe aux cinq flèches n’est pas du genre à se faire des nœuds au cerveau avant l’heure, mais plutôt à apprécier ses instants à terre et cette ambiance d’avant-course : « J’aime bien passer du temps avec mon équipe, avec des amis ou d’autres marins, même si j’entre dans ma bulle progressivement. Pour l’instant, nous sommes concentrés mais détendus. Le départ est encore loin et c’est très agréable de retrouver l’Angleterre. »
Et Sébastien Josse connaît bien, lui qui a passé plusieurs années sur l’Ile de Wight, à Cowes, au sein de l’équipe d’OC Sport de Ellen MacArthur et Mark Turner, « une équipe de jeunes enthousiastes et de managers expérimentés, où régnait professionnalisme et énergie débordante, » se souvient celui qui menait alors l’IMOCA BT, à bord duquel il a couru The Transat en 2008. Une violente dépression avait alors contraint plusieurs skippers à abandonner, dont Sébastien. Le rail de Grand Voile, fixé sur le mât, avait cédé alors qu’il menait les débats en tête de flotte. « Nous savons que le risque de casse est très présent sur cette épreuve. Je n’y vais pas en conquérant mais plutôt en prenant les choses comme elles viennent et dans l’idée de rester très à l’écoute de mon bateau, » conclu-t-il. « Chacun fait ses choix en termes de préparation. Il était important pour moi d’aller régater dans ces conditions avant de m’élancer autour du monde. »
Agenda à Plymouth (heure locale GMT +1) :
Vendredi 29 avril : Conférence de presse à 11h, briefing des skippers à 14h30
Samedi 30 avril : Présentation des skippers au public à 14h
Dimanche 1er mai : Point presse course et Vendée Globe à 14h15
Lundi 2 mai : Départ The Transat bakerly à 14h30 (soit 15h30 heure française)