Edmond de Rothschild, le plus rapide sur 24 h
Cette Transat Jacques Vabre 2015 ne semble pas avare de contrastes ! Après un décollage havrais tout en douceur pour ne pas dire franchement mou, le rythme s’est accéléré hier au coucher du soleil lorsque la flotte des Imoca paraît la pointe du Cotentin. Dès lors, à la faveur d’un flux de Sud-Est soutenu de 25 nœuds, les monocoques sont passés à la vitesse supérieure. Dans ces conditions, les nouveau-nés de la classe, dont fait partie le bateau armé par le Baron Benjamin de Rothschild, ont pu démontrer le potentiel de leurs machines dotées de dérives foil (avec des plans porteurs, ndlr). Sébastien Josse et Charles Caudrelier ont su parfaitement négocier cette phase de course comme en témoignent les chiffres suivants. Hier, le duo Edmond de Rothschild a parcouru les 140 milles qui séparent Cherbourg de la sortie de La Manche en un peu plus de 6h, soit une vitesse moyenne de 22,4 nœuds sur ce tronçon. Mais les vainqueurs en titre de la Transat Jacques Vabre se sont également montrés les plus rapides sur les dernières 24 heures avec 272,1 milles parcourus à la vitesse de 18,6 nœuds (chiffres issus du classement de 16h30).
Premier coup de baston
La situation que rencontre actuellement Edmond de Rothschild et ses adversaires est une situation classique pour la saison avec des chapelets de dépressions se succédant sur l’Atlantique Nord. Ainsi, dès ce soir, les 60 pieds Imoca entreront dans le vif du sujet avec une première zone de basses pressions qui se dressent sur leur chemin. 30 nœuds, forcissant à 40 nœuds demain dès la fin de matinée et des vagues de plus de 6 mètres, telles sont les conditions que devront traverser Sébastien Josse et Charles Caudrelier avant de pouvoir mettre cap au Sud en direction des Açores. Comme nous le confiait le co-skipper d’Edmond de Rothschild avant le départ : « Ce n’est pas le vent qui nous préoccupe mais bien l’état de la mer. Au passage de la dépression, le vent de Sud-Est va basculer assez rapidement au Nord-Ouest et la mer n’aura pas le temps de s’organiser. Ca va donc être très agité et nous parlons là de vagues de plus de 6 mètres. Il faudra savoir lever le pied si nécessaire pour passer sans casse.»
Au classement de 16h, Sébastien Josse et Charles Caudrelier occupaient la 10e position avec un retard théorique de 65 milles sur Hugo Boss, le leader du jour. Mais, à ce stade et compte tenu des options prises, les places et les milles concédés au groupe du Sud-Ouest ne signifient pas grand-chose. Tout d’abord à l’échelle des 5 400 milles que compte la Transat Jacques Vabre mais aussi car en voile, le chemin le plus court n’est pas toujours le meilleur. Il faut bien comprendre que les choix opérés la nuit dernière le sont par rapport à la situation météorologique et résultent d’une volonté de se placer avec une vision à 3-4 jours.
Pour mémo
Les classements sont toujours calculés par rapport à la distance au but et donc par rapport à l’orthodromie, qui n’est autre que la route la plus directe pour rejoindre le Brésil. En choisissant leur option dans l’Ouest, le duo Edmond de Rothschild s’est immanquablement éloigné de cette ligne virtuelle tandis qu’Hugo Boss, en partant dans le Sud-Ouest au plus près de Ouessant, la suivait parfaitement. En suivant ce raisonnement, le groupe de quelques bateaux emmené par Alex Thomson et Guillermo Altadill devrait conserver l’avantage de ce marquage serré à la route directe durant quelques jours ; le temps du moins de savoir quelle option s’avèrera la plus payante. Pour cela, il faudra très probablement attendre la latitude des Açores.
La cartographie du Gitana Team : http://gitana-team.geovoile.com/jacquesvabre/2015/ est mise à jour toutes les 30 minutes tandis que nous disposons d’un classement officiel toutes les quatre heures (4h, 8h, 12h, 16h, 20h, 00h).