Le double ou l’art de faire bon ménage
Dimanche à 13h30, Sébastien Josse et Charles Caudrelier prendront le départ de la Transat Jacques Vabre: 5 400 milles nautiques, soit 10 000 km, direction Itajaí au Brésil. Créée en 1993, la course se dispute tous les deux ans et n’est autre que l’épreuve référence du double au large, la plus longue des transatlantiques. Pour espérer l’emporter, les vingt binômes engagés dans la classe Imoca devront être complets: maîtriser leur monture, affiner leur stratégie, appréhender la météo pour trouver la route la plus courte et bien sûr trouver cette alchimie indispensable entre eux.

Dans le duo Edmond de Rothschild, Charles Caudrelier est le co-skipper choisi par Sébastien Josse pour l’accompagner une nouvelle fois sur l’Atlantique. Les deux hommes repartent ensemble pour la deuxième fois, un fait suffisamment rare dans l’histoire de cette course pour être souligné. Vainqueur de la Solitaire du Figaro, de la Volvo Ocean Race ou encore double vainqueur de la Transat Jacques Vabre, ce breton de 41 ans est une des valeurs sûres de la course au large française et internationale, un compagnon de route de choix ! Fraîchement débarqué de la Volvo Ocean Race, où il a conduit le Dongfeng Race Team sur la 3e marche du podium de l’édition 2014-2015, Charles Caudrelier passe de l’exercice de l’équipage à celui du double avec aisance. Il nous livre son regard sur la navigation de concert.  

Du solitaire en alternance 

« Le double, c’est du solitaire à mi-temps sans les inconvénients. C’est riche car il y a du partage et c’est rassurant également dans les moments de doutes, les moments difficiles, de pouvoir confronter son point de vue. Au-delà des aspects sportifs et techniques, j’aime beaucoup l’exercice du double car c’est une histoire humaine, une histoire de couple en fait ! Je ne pourrais pas partir avec un marin que je n’apprécie pas.»

Du respect et de la confiance

« L’osmose et l’entente sont pour moi indispensables pour qu’un binôme fonctionne. En équipage, il faut composer avec plusieurs personnes mais on peut éventuellement se permettre de ne pas avoir de fortes affinités avec tout le monde. En double, nous ne sommes que deux et il faut s’accorder pour aller au bout ensemble. En cela, la confiance est primordiale. Je sais que 50 % du temps, c’est Sébastien qui aura la mienne entre ses mains et je suis serein. Le sachant sur le pont je dors sur mes deux oreilles. Nous sommes humains et donc nous faisons tous des erreurs. À un moment dans le course, nous en ferons, nous perdrons des milles sur nos concurrents suite à des mauvais choix de route ou de voilure… mais comme dans un couple, il faut savoir pardonner ces erreurs à l’autre pour pouvoir avancer.»

Rester soudés

« 2013 c’était une véritable lune de miel ! Il s’agissait de notre première transat en double en multicoque et nous étions vraiment heureux de la découverte et d’avoir la chance de partir sur une telle machine. Nous faisons une belle course, nous la gagnons… Tout s’est déroulé à la perfection. Cette année, le plateau est très relevé et dans nos dix-neuf concurrents je pense que près de la moitié peut prétendre à la victoire. Ça sera certainement plus difficile qu’il y a deux ans mais c’est dans ces moments là que l’on verra si nous sommes un couple solide.»

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