Valse d’alizé
Tandis que la flotte de la Route du Rhum Destination Guadeloupe entame son septième jour de course, le Multi70 Edmond de Rothschild pointe à 1 200 milles de Pointe-à-Pitre, où sera jugée l’arrivée. A l’approche de l’île papillon, la stratégie sera vraisemblablement différente, mais pour l’heure Sébastien Josse s’applique à faire sa course et à tracer sa route sans trop se préoccuper des adversaires qui l’entourent. L’objectif étant de se concentrer pleinement sur la marche du trimaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild. A 16h, le skipper du Gitana Team pointait toujours en quatrième position à 379 milles de Banque Populaire VII, le maxi trimaran barré par Loïck Peyron qui - sauf événement exceptionnel- devrait logiquement s’imposer sur cette 10e édition.
Faire sa route

Si les deux grands multicoques de tête ont empanné hier dans la soirée et font désormais route directe vers la Guadeloupe, pour leurs poursuivants le chemin comporte encore quelques virages. En effet, Sébastien Josse et les quatre autres marins de la classe Ultime doivent encore enchaîner les manœuvres pour se rapprocher du but ; une valse d’empannages sur la route des alizés qui devrait se poursuivre jusqu’à demain : « Si ils souhaitent conserver de la pression et exploiter leur bateau au maximum de leur potentiel, ils doivent empanner pour rester dans une veine de vent relativement stable  En théorie c’est simple, mais sur l’eau c’est beaucoup de travail d’autant que les grains qui s’invitent sur leur route ne facilitent pas les choses» expliquait le routeur du Multi70 Edmond de Rothschild avant de compléter : « Sébastien peut souvent paraître moins rapide que Lionel ou ses poursuivants mais globalement, ils n’ont pas la même manière de naviguer. Il est un peu moins rapide mais surtout plus bas en termes de cap. Ce qui en VMG (vitesse de rapprochement au but, ndlr) est assez équivalent à Prince de Bretagne et mieux que ses poursuivants. Cela reflète parfaitement la manière de naviguer de Sébastien. Il aime que ça glisse et mener le bateau en douceur.»

Quand irrégularités riment avec activité

Du point de vue des écarts, c’est un peu le statu quo en ce samedi après-midi. En effet, au pointage de 16h, Sébastien Josse est toujours quatrième à 32 milles du tableau arrière du troisième, Lionel Lemonchois, et compte 80 milles d’avance sur Sidney Gavignet, cinquième. Ce qui correspond à, peu de chose près, au classement d’hier à la même heure.

Mais que l’on ne s’y trompe pas… les solitaires de la classe Ultimes sont loin de se tourner les pouces. En effet, les conditions météos de ce dernier tiers du parcours ne manquent pas d’animer les ponts des trimarans comme nous l’expliquait Antoine Koch : «L’alizé est un peu perturbé avec des grains qui se promènent sur la route. Cela donne un vent instable et variable en force et parfois en direction, sous les grains notamment. Il ne s’agit peut-être que de quelques nœuds mais à bord, en termes de réglages et de pilotage, cela fait une grande différence quand on a toute la toile de sortie (pour mémoire les Ultimes naviguent vent arrière grand voile haute gennaker). Avec 15 nœuds de vent, c’est tranquille. Avec 18 déjà il faut être plus attentif car, dans les risées, les trimarans commencent à lever la patte. Et avec 22, ce n’est plus du tout le même jeu. La tension monte d’un cran … Dans les risées, le bateau accélère fort et s’emballe. Les réglages sont alors nombreux pour gérer la puissance de la  machine.»

Ces alizés irréguliers viennent ajouter une bonne dose de stress mais également de fatigue à des marins, qui nous l’imaginons, connaissent déjà une dette de sommeil conséquente.

Selon les dernières prévisions des routeurs du Multi70 Edmond de Rothschild – Jean-Yves Bernot et Antoine Koch – l’ETA (date estimée d’arrivée, ndlr) semble se confirmer pour la nuit de lundi à mardi, voire mardi au matin. Le timing exact dépendra en effet du tour de l’île ; une ultime difficulté mais non des moindres, surtout si elle doit se faire de nuit ; affaire à suivre.

Pointage du 8 novembre à 16h (HF)
  1. Banque Populaire VII (Loïck Peyron) – 757,6 milles du but
  2. Spindrift 2 (Yann Guichard) – 185,5 milles du leader
  3. Prince de Bretagne (Lionel Lemonchois) – 347,6 milles
  4. Edmond de Rothschild (Sébastien Josse) – 379,1 milles
  5. Musandam Oman Sail (Sidney Gavignet) – 459,1 milles
  6. Idec Sport (Francis Joyon) – 508 milles
  7. Paprec recyclage (Yann Elies) – 658 milles

Abd – Sodebo Ultim’

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