Contournement de Cabo Frio
Tandis que les solitaires de l’Arkea Ultim Challenge - Brest ont débuté hier leur sixième semaine de course, Charles Caudrelier sera très prochainement de retour sur ses pas près d’un mois après son passage lors de la descente de l’Atlantique. Le skipper du Maxi Edmond de Rothschild a, en effet, contourné dans la journée Cabo Frio, situé à plus de 150 km dans l’Est de Rio de Janeiro. Toujours au près dans un vent médium, le leader de ce tour du monde s’applique et enchaîne les virements depuis 48 heures pour tracer sa route dans une remontée de l’Atlantique plutôt atypique. Dans la nuit, il mettra enfin les étraves du maxi-trimaran aux cinq flèches cap au Nord, où l’attend un long bord au large des côtes brésiliennes.

Depuis ce matin, ils sont trois à naviguer dans l’Atlantique et sur le chemin du retour. Thomas Coville s’est offert le 10e Horn de sa carrière et a franchi le mythique rocher du bout du monde un peu plus de cinq jours après le marin du Gitana Team. Armel Le Cléac’h avait lui fait ses adieux au Pacifique vingt-quatre heures auparavant, dimanche au petit matin.  Si ce passage ô combien symbolique est souvent décrit comme un moment de délivrance dans un tour du monde à la voile, celui où l’on quitte l’isolement et la dureté des mers du Sud pour revenir dans un océan plus familier, la remontée de l’Atlantique n’a rien d’une promenade de santé. Et ce n’est pas le trio de tête de l’Arkea Ultim Challenge qui viendra dire le contraire.   

Ces dernières 48 heures, Charles Caudrelier a dû enchaîner une dizaine de virements de bord. Sans compter que sa trajectoire à proximité des côtes brésiliennes est venue ajouter du stress et surtout une veille accrue. Entre les cargos, les pêcheurs et les très nombreuses plateformes pétrolières, les alarmes AIS se sont fait entendre ces dernières heures à bord du Maxi Edmond de Rothschild.   
Plus au Sud, Armel Le Cléac’h est également contraint à une route très à terre, collée aux rivages argentins pour laisser passer une forte dépression, née sur les sommets de la cordillère des Andes et désormais lancée vers les mers australes.     

Benjamin Schwartz, routeur météo du Maxi Edmond de Rothschild   

« C’est une remontée de l’Atlantique assez atypique et pas vraiment des plus rapides. Nous sortons actuellement de l’accélération du Cabo Frio, pointe dans l’Est de Rio de Janeiro. Nous allons virer de bord dans les prochaines heures pour entamer un long tribord dans des conditions de vent mollissant. Il y a très peu de gradient de pression dans l’Ouest de l’anticyclone de Sainte-Hélène, avec une dorsale qui s’étend jusqu’aux côtes brésiliennes. C’est une situation d’alizé très faible avec un anticyclone très étendu sur l’Atlantique Sud. Nous aurions bien sûr préféré avoir un alizé musclé et l’angle qui habituellement nous permet ici de débrider un peu et d’accélérer. Mais là, nous devrions garder un angle assez serré jusqu’à Recife et la pointe Nord-Est du Brésil. Nos poursuivants, entre 1 800 et 2 000 milles derrière, ne sont pas du tout dans le même système météo que nous et vont bénéficier de conditions plus favorables. Dans les prochains jours, l’écart va se réduire et il ne faudra pas trop s’attarder sur ces milles concédés. »     

Classement de 19h   

1/ Maxi Edmond de Rothschild - Charles Caudrelier     
2/ Maxi Banque Populaire XI - Armel Le Cleac’h - à 1 828,1 milles du leader   
3/ Sodebo Ultim 3 - Thomas Coville - à 2 068,8 milles du leader   
4/ Actual Ultim 3 - Anthony Marchand - à 5 924,2 milles du leader 
5/ Ultim Adagio - Eric Peron à 7 003,9 milles du leader     

Abandon  SVR Lazartigue - Tom Laperche   

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