La longue remontée du Brésil
Charles Caudrelier a le sens du timing ! Tandis que le skipper du Maxi Edmond de Rothschild navigue depuis ce matin par le travers du Brésil, à terre c’est l’effervescence. Le plus grand état d’Amérique Latine accueille depuis hier et pour une semaine les festivités du Carnaval, dont le point d’orgue est sans conteste le défilé des écoles de Samba à Rio de Janeiro. À bord du géant aux cinq flèches, l’ambiance est bien plus calme. Trop d’ailleurs au goût du marin du Gitana Team. Depuis son passage du cap Horn, mardi en fin de journée, la météo n’a pas été des plus clémentes avec le leader de l’Arkea Ultim Challenge-Brest. La conséquence directe de ces conditions étant en premier lieu les milles concédés à Armel Le Cléac’h et Thomas Coville, respectivement 2e et 3e. La route des prochains jours le long du Brésil réclamera patience, engagement dans les manœuvres et une veille accrue pour le trafic toujours plus dense à proximité des côtes.

Après trente-quatre jours de mer, la flotte de l’Arkea Ultim Challenge s’étire sur plus 7 000 milles, soit l’équivalent de deux Route du Rhum. Depuis ce matin, ils sont quatre en mer puisque Anthony Marchand est actuellement en escale dans le Sud de la Nouvelle-Zélande afin d’effectuer des réparations sur son système de foil tribord. Leader incontesté depuis le 17 janvier dernier, Charles Caudrelier a certes concédé des milles ces derniers jours, mais il en possède encore près de 2 000 sur son plus proche poursuivant. Ouvreur sur cette remontée de l’Atlantique, dernier tronçon du tour du monde, il sera rejoint d’ici quelques heures par Armel Le Cléac’h puis plus de 400 milles dans le sillage de Banque Populaire par Thomas Coville.     

Depuis son virage à gauche, à l’extrémité Sud de l’Amérique Latine, le skipper du Maxi Edmond de Rothschild n’a pas ménagé ses efforts. Comme il l’avouait lors du live de la course, en direct des Ateliers des Capucins à Brest, c’est en débordant les Malouines, 24h après le passage du Horn, qu’il a connu la mer la plus difficile de son tour du monde : plus de 5 mètres, désordonnée, et le tout en se faufilant au milieu des pêcheurs dans des grains puissants. Le lendemain, il devait négocier une zone de transition en approche d’une bulle anticyclonique. Ces conditions contrastées, synonymes de nombreuses manœuvres pour adapter sans cesse la voilure et les réglages, réclament un engagement permanent à bord du géant de 32 mètres.     

Charles Caudrelier, 10 février   

« Quand tu passes le cap Horn, c’est une telle libération de quitter les mers du Sud que tu as la sensation que la fin est proche. Mais il reste deux océans à couvrir ! La météo de cette remontée ne nous gâte pas, en plus. C’est globalement lent et je devrais voir mes poursuivants bien revenir sur moi dans les prochains milles. C’est super frustrant mais on sait aussi que ça fait partie du jeu. Je ne peux rien faire pour changer la météo mais je peux m’appliquer à faire avancer le Maxi Edmond de Rothschild, à en prendre soin en continuant mes routines de maintenance notamment.  L’ambiance a bien changé, même si je n’ai pas souffert particulièrement du froid dans le grand Sud. Maintenant l’eau s’est vraiment réchauffée autour de moi. J’ai rangé les polaires et je suis à nouveau en short et t-shirt. Je profite des conditions plus calmes pour ranger et nettoyer le bateau. »   

Classement de 18h 

 1/ Maxi Edmond de Rothschild - Charles Caudrelier     
2/ Maxi Banque Populaire XI - Armel Le Cleac’h - à 1 977, 6 milles du leader   
3/ Sodebo Ultim 3 - Thomas Coville - à 2 431,7 milles du leader   
4/ Actual Ultim 3 - Anthony Marchand (En escale à Dunedin, Nouvelle-Zélande) 
5/ Ultim Adagio - Eric Peron à 7 215,5 milles du leader     

Abandon  SVR Lazartigue - Tom Laperche     

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