Vers le point Nemo
Sur l’Arkea Ultim Challenge, les hommes comme leurs fabuleuses machines volantes portent les stigmates des vingt-quatre jours de mer qui viennent de s’écouler. Les vitesses auxquelles le tour du monde défile sous leurs flotteurs pourraient presque faire oublier l’intensité et l’engagement que réclame un tel exercice pour les solitaires en lice dans cette première édition. Solide leader, Charles Caudrelier poursuit sa route vers le cap Horn à haut régime même si les prochains jours amèneront le marin du Gitana Team à faire des choix importants. La pointe la plus australe de l’Amérique Latine est légendaire à bien des égards et se mérite.

Sur cette première course autour du monde en solitaire des ULTIM, les mers du Sud sont fidèles à leur réputation. Si Charles Caudrelier a su attraper un enchaînement météo dont rêvent secrètement tous les chasseurs de records et a pu vivre des conditions plus que maniables dans l’océan Indien et sur cette première partie de Pacifique, ses poursuivants n’ont pas eu la même réussite et ont décrit un Indien sauvage ces derniers jours. Pourtant c’est bien l’entrée du Pacifique qui semble aujourd’hui la plus problématique, notamment pour Armel Le Cléac’h. Le skipper a dû se résoudre à passer par le détroit de Bass, entre l’Australie et la Tasmanie, un chemin bien loin de la route directe, pour éviter un large système dépressionnaire qui va sévir dans son Sud sur les prochains jours. La suite de sa trajectoire n’est pas encore communiquée mais ce qui est dès à présent certain, ce sont les milles concédés et qui viendront inévitablement s’ajouter aux 3 156 milles de retard que compte ce soir Banque Populaire sur le Maxi Edmond de Rothschild.

De son côté, hier, Thomas Coville annonçait son escale technique à Hobart, au sud de la Tasmanie. Cette île, qui est un état australien situé à 200 km de la côte Sud-Est de l’Australie, est connue dans le monde de la course au large grâce à sa célèbre régate annuelle, la Sydney-Hobart. Lancée en 1945, c’est l’équivalent de notre Rolex Fastnet Race en termes d’histoire et de prestige.

Charles Caudrelier, 31 janvier

  « Je navigue très Sud depuis quelques jours mais pour le moment la température reste élevée pour le coin, entre 10 et 14° dans l’air et l’eau à 9 degrés. Mais dès que le vent va tourner et venir du Sud ça devrait clairement changer et fraîchir. Je m’y prépare. J’essaye de faire ma route, de prendre soin du bateau mais bien sûr ça reste une course donc nous regardons quotidiennement ce qui se passe derrière que ce soit du côté de Sodebo, qui est obligé de s’arrêter en Tasmanie, ou de Banque Populaire qui passe au Nord de la Tasmanie car la dépression dans le Sud est trop engagée. De notre côté la suite ne s’annonce pas aussi limpide que ce début de Pacifique. Les modèles (CEP, Arpège et GFS) ont beaucoup de mal à s’accorder malgré la proximité dans le temps de la situation. Et de l’un à l’autre, la force du vent et la hauteur de la mer divergent pas mal ce qui ne simplifie pas le travail d’analyse et de prise de décision de ma cellule de routage (Erwan Israël, Ben Schwartz et Julien Villion, ndlr) Mais on va trouver la bonne trajectoire. Depuis le départ, ils font un boulot incroyable qui me permet d’être à cette place aujourd’hui. »

Classement de 19h 

1/ Maxi Edmond de Rothschild - Charles Caudrelier   
2/ Sodebo Ultim 3 - Thomas Coville - à 2 952,8 milles du leader (prochainement en escale technique à Hobart)
3/ Maxi Banque Populaire XI - Armel Le Cleac’h - à 3 162 milles du leader 
4/ Actual Ultim 3 - Anthony Marchand - à 6 102,3 milles du leader 
5/ Ultim Adagio - Eric Peron à 7 170,4 milles du leader 

Abandon
SVR Lazartigue - Tom Laperche

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