Pilote automatique. Le deuxième barreur des solitaires.
Crucial lorsque l'on navigue en solo, le pilote automatique prend le relais lorsqu'il s'agit d'effectuer un changement de voile, travailler la navigation, se préparer un repas et bien sûr dormir. Néanmoins, cette précieuse aide n'est guère à l'aise dans toutes les conditions de mer, et sa fiabilité laisse parfois à désirer. Chargé de ces questions au sein du Gitana Team, Richard Bastide nous éclaire sur le fonctionnement de cet accessoire indispensable mais imparfait.

"Je suis un peu fatiguée", affirmait Ellen MacArthur à la vacation radio ce matin. "J'ai gardé la barre de mon Kingfisher cette nuit; c'était la seule solution" pour maintenir voire creuser l'écart avec son poursuivant. Pourquoi cela ? Car le pilote automatique n'est qu'une béquille, et qu'il ne remplace en aucun cas le savoir-faire du marin qui sait lui exploiter la moindre variation du vent. Pire, en multicoque, il peut s'avérer dangereux dans certaines conditions comme par exemple au vent arrière sous gennaker (grand foc creux). En effet, une grosse erreur de barre à pleine vitesse est vite sanctionnée par un chavirage. Le pilote n'anticipe pas les vagues, ne voit ni ne sent venir les rafales : Il se contente de garder son cap (direction). Et lorsque le solitaire envisage de lui confier les commandes plus de quelques minutes, il bride généralement la puissance de son voilier. Tous les solitaires le disent, il faut éviter de faire totalement confiance au pilote automatique !

Vers plus de sécurité

"Le principal problème que l'on rencontre, explique Richard Bastide, concerne le fait que le pilote ne soit pas réactif par rapport aux différents états de la mer... Et que les trimarans de 60 pieds vont très vite dans la mer formée, conditions dans lesquelles ils sont bien sûr difficiles à tenir. Dans notre domaine, le problème est vraiment critique, car lorsque le bateau se met sur un flotteur, il faut pouvoir le rattraper en urgence – le remettre à plat - sinon c'est le chavirage. Il faudrait que le pilote puisse prendre en compte la hauteur entre le flotteur et l'eau, et qu'il remonte vers l'axe du vent lorsque la limite est atteinte. La recherche va s'orienter dans ce sens, car c'est ce que les skippers réclament aux fabricants de pilotes. En l'état actuel des choses, ce qui est important, c'est de soigner le montage du pilote afin que ses vérins travaillent de façon correcte : On a trop vu de vérins casser car mal montés, et dans ce cas, c'est l'abandon... Le montage d'un pilote peut décider de l'issue d'une course. Pour des questions de fiabilité, ces engins ont leur propre circuit d'alimentation électrique. A bord de Gitana X, Lionel Lemonchois avait embarqué 2 pilotes automatiques pour la route du Rhum".

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