Etape 4 Cascais - Marseille : Les calmes déroutants de la Mer d’Alboran
Tandis que la flotte des MOD 70 progresse désormais en Méditerranée et s’applique à traverser la Mer d’Alboran malgré le cruel manque de vent qui règne au Sud des côtes espagnoles, la quatrième étape entre Cascais et Marseille ne sourit pas aux hommes du Gitana Team. Bien revenus sur le duo de tête en compagnie de Foncia lors du passage du détroit de Gilbraltar, Sébastien Josse et ses équipiers ont connu une deuxième nuit de mer des plus désagréables. Encalminé sur une mer d’huile, où seuls la brume et le bal des cargos animaient le plan d’eau, le trimaran Groupe Edmond de Rothschild a vu, impuissant, ses adversaires de tête s’échapper sans lui. En début d’après-midi, la facture est lourde puisqu’en début d’après-midi Gitana XV accusait soixante-quinze milles de retard sur le leader.

Avant de s’élancer de Cascais, les navigateurs ne cachaient pas leurs inquiétudes tant les fichiers ne donnaient pas de vent après le passage du fameux détroit. Depuis la nuit dernière, les cinq MOD 70, dont le début de course n’avait déjà pas été très rapide, connaissent un fort ralentissement sur les eaux de la Grande Bleue. Calme plat, brume et clapot : un cocktail qui sied bien mal aux multicoques en carbone. Quatrième monotype à s’avancer aux pieds des Colonnes d’Hercule, le trimaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild a payé au prix fort son léger retard sur le troisième du classement, Foncia. Tandis que Michel Desjoyeaux et ses hommes parvenaient tant bien que mal à se frayer un passage dans les vents évanescents, Sébastien Josse et ses équipiers sont tout simplement restés en panne sèche. La trajectoire de Gitana XV la nuit dernière en dit long sur les efforts consentis par les six marins pour tenter de s’extirper des griffes de la pétole. Mais en vain …

Joint par le PC presse à la mi-journée, le skipper de Groupe Edmond de Rothschild offrait une carte postale des conditions de navigation du moment : "Nous sommes en short, T-shirts, pieds nus, casquette et crème solaire. Nous avons pas mal de petits dauphins un peu partout et pas mal de cargos aussi, il y a de la vie dans le coin. La mer est super plate. Le vent oscille entre 1 et 3 nœuds avec de grosses variations, donc ce n’est pas évident de se sortir du guêpier. Une seule solution : la patience ! » Puis, Sébastien Josse abordait brièvement et avec une bonne dose de philosophie la nuit « cauchemardesque » de son équipage : « La nuit dernière a fait des écarts… C’est toujours énervant de voir des bateaux qui étaient à moins de 100 mètres s’envoler et de ne pas pouvoir accrocher le wagon. C’est normal, on est là pour faire la course. Quand on a choisi une position et que ça décolle juste à côté, oui, c’est assez rageant mais ça fait partie du jeu de la voile.»

Si les conditions rencontrées ne sont vraiment pas propices à la performance, l’équipage de Groupe Edmond de Rothschild a profité de cette accalmie forcée pour une séance bricolage, comme nous l’écrivait Antoine Koch : « Florent et David viennent de réparer le hook d'ORC qui était resté bloqué dans le mât depuis le premier après-midi de course. La nuit dernière Florent était déjà monté dans le mât pour tenter de réparer un boîtier de latte de GV, mais le clapot l'en avait empêché. Alors nous avons profité d'une molle pour affaler la grand voile et remplacer le boîtier par un nouveau.»

Le guêpier, comme le nommait Sébastien Josse, devrait très progressivement libérer les trimarans et les équipages attendent l’arrivée salvatrice d’un flux de Sud-Ouest pour demain dimanche afin de poursuivre leur route vers Marseille à meilleure allure : « Maintenant, il faut attendre que le vent se réinstalle pour pouvoir redémarrer. Aujourd’hui, nous allons miser sur des brises thermiques. Il fait chaud, donc ça devrait s’installer en début ou milieu d’après-midi. Puis dans 24 heures, le sud-ouest doit arriver. Mais je pense que les bateaux qui ont un avantage aujourd’hui le garderont jusqu’à la fin.»

Si les derniers mots du skipper de Groupe Edmond de Rothschild ne laissaient que peu de place à l’espoir de voir le trimaran bleu recoller au trio de tête, l’équipage de Sébastien Josse garde à l’esprit que la route est encore longue et que la Méditerranée peut réserver bien des surprises.

Etape 4 – Classement du samedi 22 septembre à 14h30 (heure française)

1. Musandam – Oman Sail à 659, 7 milles du but

2. Race for Water à 24,3 milles

3. Foncia à 29,2 milles

4. Groupe Edmond de Rothschild à 75,2 milles du leader

5. Spindrift Racing à 75,6 milles

L’équipage du MOD Groupe Edmond de Rothschild sur la « Leg 4 »

Sébastien Josse (Skipper), Olivier Douillard, Florent Chastel, David Boileau, Antoine Koch, Thomas Rouxel

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