Gitana, la force du collectif à J-3 du coup d’envoi !
Seulement trois jours avant le départ du Vendée Globe… un battement de cil au regard des trois années de préparation qui viennent de s’écouler pour le Gitana Team. Lorsqu’ils sauteront à la mer, dimanche, à quelques minutes du coup de canon de 13h02, les membres de la garde rapprochée du Mono60 Edmond de Rothschild laisseront Sébastien Josse en tête à tête avec ce bateau qui occupe leur esprit et leurs journées depuis les premiers croquis des architectes en 2014. Aux Sables d’Olonne, les yeux et les oreilles du Gitana Team sont allés de la tête de mât à la pointe du bulbe de quille pour recueillir ce que David, Yann, Armand, Alain et Cyril souhaitaient confier avant le jour J. Ces instants sont à découvrir dans deux vidéos mises en ligne sur le site gitana-team.com et la page Facebook Gitana et Sébastien Josse sur le Vendée Globe 2016-2017. Des confessions complétées ci-dessous par des éclairages qui permettent de cerner à quel point ce projet Vendée Globe a renforcé l’esprit d’équipe et développé la puissance de feu de l’écurie armée par Ariane et Benjamin de Rothschild.

Cette année, la saga des bateaux Gitana célèbre les 140 ans d’une passion familiale unique au monde. Depuis la création de l’écurie professionnelle du Gitana Team en 2000, l’équipe a vécu plusieurs cycles plaçant la technologie au premier plan. En régate in-shore comme en course au large, innovation rime de plus en plus avec multicoque. Depuis quinze ans, tous les Gitana sont des multicoques sauf le monocoque Gitana Eighty, skippé par Loïck Peyron pour le Vendée Globe 2008-2009 et le Mono60 Edmond de Rothschild, au départ des Sables d’Olonne ce dimanche avec Sébastien Josse.


L’exception qui confirme la règle


Lorsque le circuit des monotypes Multi One Design s’est arrêté fin 2012, le Gitana Team est entré dans une autre phase. « L’écurie a entamé un nouveau cycle avec une vision à six ans, » précise Cyril Dardashti, Directeur Général. « En partant de l’idée de faire voler un trimaran océanique alors déjà présent au sein de l’écurie : le Multi70 Gitana XV, nous avions en ligne de mire, la conception d’un nouveau grand multicoque, GitanaMaxi, dont la mise à l’eau est prévue en 2017. Une fois ce programme posé sur le papier, nous avions aussi le temps et surtout l’envie de courir le Vendée Globe. Cela signifiait repartir en monocoque avec de très belles raisons. D’une part, Sébastien comme le Gitana Team ont un goût d’inachevé sur cette course. Lui avait dû abandonner dans le Pacifique en 2008 à bord de BT, alors que chez Gitana nous avions dû récupérer Loïck (Peyron) en Australie après trois semaines sous gréement de fortune, suite au démâtage de Gitana Eighty. D’autre part, la perspective passionnante de mettre des foils sur les Imoca correspondait à l’esprit pionnier du team. Comme la jauge n’était pas si favorable que cela aux nouveaux bateaux, nous nous sommes creusés la tête afin de trouver des systèmes malins et pousser intelligemment les limites. Chacun dans l’équipe s’est depuis donné sans compter. Je suis très fier du travail de tous car cela n’a pas été simple. Ces bateaux sont très complexes. Comme d’autres équipes, nous avons eu nos contretemps mais c’est aussi comme cela que l’on prépare un bateau. Maintenant, l’attente jusqu’au jour du départ est longue… Ce doit être un peu comme quand un enfant part de la maison. On s’est appliqué à l’aider à grandir, puis le jour où il vole de ses propres ailes, on est heureux pour lui mais on reste accroché à son téléphone en espérant que tout aille bien. »

Un catalyseur


Pierre Tissier, Directeur Technique, a rejoint l’équipe fin 2014, pendant le développement du Multi70 Gitana XV et la construction du monocoque Edmond de Rothschild. Après avoir contribué pendant plus de dix ans aux succès de Franck Cammas au sein du Groupama sailing team, Pierre a découvert la famille du Gitana Team. « Ce projet Vendée Globe est vraiment un temps fort dans l’épopée Gitana. Tout d’abord, en raison de l’intensité de ce qui a été fait ces derniers mois. Le bateau a réalisé quatre transatlantiques en un an. Nous avons aussi fait quatre chantiers. Un pour renforcer le fond de coque après les défauts de jeunesse de ces nouveaux bateaux lors de la Transat Jacques Vabre 2015. À ce moment là, plusieurs teams ont dû faire pareil. Et trois autres chantiers d’optimisation où toute l’équipe s’est impliquée énormément dans chacun des secteurs pour aboutir à un bateau qui est aujourd’hui capable de prétendre aux meilleures places dans une flotte d’une qualité impressionnante car, en quatre ans, les bateaux ont vraiment évolué de façon radicale. Pour le team, Edmond de Rothschild a été un réel catalyseur. Les ingénieurs du bureau d’études, l’équipe technique, les navigants et bien sûr, Sébastien, en tant que skipper, ont travaillé ensemble, avec plaisir et dans une confiance mutuelle. Le projet Vendée Globe a fait progresser l’ensemble du groupe qui est encore plus fort pour penser et mettre au point GitanaMaxi, actuellement en construction chez Multiplast à Vannes. Le pont entre ces deux bateaux se fait d’autant plus efficacement que nous avons les mêmes architectes, Guillaume Verdier et son équipe. Ce qui nous permet de transposer directement certaines solutions du monocoque vers le multicoque. Peu d’écuries actuellement ont cette puissance de feu et cela met souvent très longtemps à se construire. J’ai le sentiment que ce Vendée Globe nous a donné un grand coup d’accélérateur en très peu de temps. »


Un révélateur

Enfin, Olivier Douillard a partagé tous les Vendée Globe de Sébastien Josse. Il était déjà à ses côtés avec VMI en 2004, puis BT en 2008 et est désormais responsable des voiles et membre de la cellule performance du Gitana Team. Il est donc très bien placé pour apprécier la place de ce nouveau tour du monde dans le parcours du skipper. « Ces dernières années, nous voyons bien que chaque skipper s’est affirmé dans une particularité. À mes yeux, Sébastien a confirmé ses points forts qui sont ses sensations et sa capacité à faire confiance à ses intuitions afin de naviguer au plus proche des éléments et de ses ressentis. Ce Vendée Globe est forcément différent de ses deux premiers du fait de l’équipe autour de lui. C’est aussi un projet très humain, un point auquel il accorde beaucoup d’importance. Préparer un Vendée Globe a forcément d'une intensité très forte. Sébastien se sait bien entouré et garde aussi une manière personnelle de faire les choses. Il reste fidèle à lui-même. Je lui souhaite d’aller chercher son plaisir car son histoire sur ce Vendée Globe est devant lui. »


Le Gitana team spirit #1

 

Le Gitana team spirit #2


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